19/05/2020
- Air extérieur
- Émissions climat
Pour limiter la propagation du coronavirus SARS-CoV-2, les mesures de confinement ont été mises en place à l’échelle nationale à partir du mardi 17 mars 2020.
Ces mesures ont entraîné une baisse considérable de l’activité sur le territoire national et ailleurs en Europe et à l’échelle mondiale.
A partir du 11 mai 2010, en application des mesures gouvernementales, l’activité de certains secteurs a repris mais sans un retour à une situation identique à celle avant le confinement : le déconfinement est donc progressif, sur plusieurs semaines voire quelque mois.
Les émissions de polluants atmosphériques étant en grande partie liés à l’activité anthropique (c’est-à-dire d’origine humaine), Air Pays de la Loire a souhaité évaluer l’impact sur la qualité de l’air de ces mesures de restriction puis de déconfinement progressif.
Depuis la première semaine de confinement, un bilan hebdomadaire est réalisé pour les Pays de la Loire.
Ce document présente les résultats de qualité de l’air (oxydes d’azote et particules) pour la période entre le 9 mars et le 17 mai 2020 et intègre donc la première semaine de déconfinement.
à savoir
Pour les explications relatives au choix des polluants pris en compte, à leurs sources d’émissions ainsi qu’à la différence entre émissions et concentrations et à la méthodologie d’évaluation de l’impact du confinement, se reporter à l’annexe.
évolution du trafic routier sur le territoire de Nantes Métropole pendant le confinement
Au cours des trois premières semaines de confinement, la réduction du trafic routier est d’environ 70 % dans l’agglomération nantaise mais décroit très graduellement de 5 à 6 % chaque semaine. A partir du 11 mai et les jours suivants, soit la première semaine de déconfinement, cette réduction n’est plus que d’environ 20 %, montrant une forte reprise de la circulation routière.
au cours de la première semaine de déconfinement, les vents forts permettent de maintenir une bonne qualité de l’air
De la première à la deuxième semaine de confinement, la qualité de l’air s’améliore sensiblement, le respect par la population des mesures de restriction devenant effectif.
De la deuxième à la huitième semaine, la réduction de la pollution se stabilise pour les oxydes d’azote à des niveaux de l’ordre de – 40 à - 50 % sur les sites urbains et de – 60 à – 80 % à proximité des voies de circulation, conséquence d’un ancrage de la baisse d’activité.
Lors de la première semaine de déconfinement (S9), les niveaux de réduction de polluants restent élevés. Même si le trafic routier augmente rapidement à la sortie du confinement, la semaine est marquée par une situation générale très favorable à la dispersion de la pollution (vents forts, absence de blocage des polluants au sol et pas d’import de pollution).
évolution fine des concentrations en polluants
Les graphiques suivants représentent l’évolution, entre le 9 mars et le 17 mai, des concentrations journalières réelles en polluants mesurées sur les sites urbains, les sites ruraux, en moyenne dans les Pays de la Loire et sur les sites de trafic du Bd Victor Hugo à Nantes et du Bd du Roi René à Angers (pas de correction des effets de la météorologie).
dioxyde d’azote
- à partir du 22 mars jusqu’au 2 avril, la pollution au dioxyde d’azote en bordure du Bd Victor Hugo à Nantes et du Bd du Roi René à Angers (axes routiers habituellement très fréquentés) est proche de celle observée dans les zones urbaines à l’écart des rues et atteint parfois les niveaux en milieu rural ;
- à partir du 3 avril, on observe des phases successives d’augmentation des concentrations en dioxyde d’azote au cours desquelles les typologies de sites se distinguent à nouveau et des périodes où les niveaux baissent (par exemple du 28 avril au 4 mai) ;
- les phases de plus forte pollution s’expliquent par l’apparition fréquente d’inversions de température qui bloquent les polluants au sol. C’est donc un effet météorologique qui a pour conséquence une élévation des concentrations en dioxyde d’azote en particulier à proximité des voies de circulation où subsiste du trafic automobile et donc des émissions de polluants ;
- les conditions météorologiques perturbées (succession de dépressions avec vents forts et pluies), favorables à la dispersion et au lessivage de la pollution, expliquent les périodes de faible pollution au dioxyde d’azote ;
- lors de la première semaine de déconfinement, les niveaux de dioxyde d’azote restent faibles malgré l’augmentation significative du trafic routier et en raison de vents de vitesse élevée et de l’absence d’inversions de température.
particules fines PM10
- la pollution aux particules PM10 augmente après le 16 mars et jusqu’au 28 mars en raison de conditions anticycloniques défavorables à la dispersion des polluants et propices à la formation de particules liées, en ce début de printemps, au secteur agricole (épandages) ainsi qu’au chauffage au bois. En particulier le 28 mars, les concentrations en PM10 dépassent le seuil d’information-recommandation fixé à 50 µg/m3 ;
- cette situation est décorrélée de la mise en place du confinement, ces sources de particules étant peu ou pas liées aux restrictions d’activités mise en place, mais majoritairement à des phénomènes d’import de pollution extérieure à la région ;
- à partir du 29 mars, on observe une stabilisation à des niveaux faibles des concentrations en particules PM10 puis à partir du 20 avril, les niveaux remontent à nouveau sous l’effet d’import de pollution extérieure à la région et en provenance d’Europe Centrale ;
- le 28 avril, avec l’arrivée de conditions météorologiques perturbées et de masses d’air océaniques faiblement polluées, la pollution particulaire diminue fortement et se stabilise à des niveaux contenus y compris lors de la première semaine de déconfinement.
particules très fines PM2,5
- la pollution aux particules PM2,5 augmente après le 16 mars pour les mêmes raisons que pour les PM10 (conditions anticycloniques favorables à la stagnation de particules très fines produites par les secteurs agricole et résidentiel avec une proportion importante de pollution extérieure, en particulier le 28 mars) ;
- à partir du 29 mars, on observe une stabilisation des concentrations en particules PM2,5 puis une augmentation à partir du 20 mars en raison de l’arrivée de masses d’air d’Europe Centrale ;
- à partir du 28 avril, comme pour les PM10, la pollution aux particules très fines PM2,5 chute fortement en lien avec l’arrivée de masses d’air océaniques (ou arctiques lors de la première semaine de déconfinement).
perspectives
Les résultats, obtenus après neuf semaines (huit pendant le confinement plus la première semaine de déconfinement), sont à prendre comme des ordres de grandeur.
La levée progressive des restrictions d’activité a débuté ce 11 mai. Des bilans hebdomadaires seront réalisés par Air Pays de la Loire pour suivre l’évolution de la qualité de l’air durant le déconfinement qui se déroulera par étapes.
Par ailleurs, des évaluations localisées à l’échelle de chacune des principales agglomérations des Pays de la Loire seront produites en juin 2020.
annexe : à savoir
Consultez le fichier téléchargeable en haut à droite de la page.