02/07/2012
- Air extérieur
Air Pays de la Loire a poursuivi son travail de cartographie de la qualité de l’air avec la réalisation des cartes pour l’année 2010. Les niveaux des principaux polluants apparaissent relativement stables entre 2008 et 2010 et en baisse pour le monoxyde de carbone et le benzène. Il ressort que 5 % de la population de l’agglomération est exposée à des risques de dépassement de la valeur limite annuelle pour le dioxyde d’azote, soit moins que dans des agglomérations comme celles de Strasbourg ou Paris, par exemple.
En agglomération urbaine, la dégradation de la qualité de l’air et les risques de dépassement des seuils réglementaires sont principalement observés à proximité des axes de circulation. Ainsi, le Plan de Protection de l’Atmosphère de Nantes Saint-Nazaire, adopté le 30 août 2005[1], demande un recensement des voies routières génératrices de concentrations élevées de polluants.
Dans ce cadre, Air Pays de la Loire a proposé d’engager une étude de modélisation visant à élaborer des cartographies annuelles de la qualité de l’air sur les agglomérations de Nantes et Saint-Nazaire dans le but d’identifier les populations éventuelles soumises à des dépassements de seuils réglementaires.
De plus, le Programme de Surveillance de la Qualité de l’Air (PSQA) 2010-2015 des Pays de la Loire prévoit la réalisation de cartographies des niveaux annuels des principaux polluants atmosphériques dans les quatre agglomérations de plus de 100 000 habitants de la région des Pays de la Loire : Nantes, Angers, Le Mans, Saint-Nazaire.
Une première estimation des concentrations par modélisation a été réalisée par Air Pays de la Loire pour les années 2002 et 2008 sur l’agglomération Nantaise à travers le projet Eval-PDU financé par l’Agence Nationale de la Recherche (ANR).
La présente étude restitue une mise à jour des résultats en moyenne annuelle et en percentiles obtenus pour l’année 2010 au niveau de la zone intra-périphérique de l’agglomération de Nantes Métropole.
Le modèle utilisé est le logiciel ADMS – urban, adapté pour la simulation de la qualité de l’air en milieu urbain et prenant notamment en compte les mécanismes de pollution à proximité des sources. Ce modèle a été alimenté par la description des émissions du trafic routier provenant du programme Eval-PDU et par l’inventaire des émissions BASEMIS élaboré par Air Pays de la Loire pour les autres sources (résidentiel / tertiaire, industries).
Le périmètre de l’étude présente un tissu urbain dense et continu alliant habitations et activités. Le trafic est globalement élevé avec des axes de circulation pouvant atteindre 35 000 véhicules/jour sur le quai de la fosse, 22 000 véhicules/jour rue Paul Bellamy. Le périphérique est également très circulé avec plus de 70 000 véhicules/jour sur les parties nord et ouest. Le territoire intra périphérique regroupe les 2/3 de la population résidente dans l’agglomération.
[1] Le Plan de Protection de l’Atmosphère est actuellement en cours de révision
La distribution spatiale de la pollution est caractérisée par des niveaux de pollution plus élevés en proximité routière pour le dioxyde d’azote, le monoxyde de carbone, le benzène, et dans une moindre mesure pour les poussières fines PM10 et très fines PM2,5.
Concernant le dioxyde d’azote (cartographie ci-dessus), des risques potentiels de dépassements de la valeur limite en moyenne annuelle ont été mis en évidence à proximité de voies à fort trafic (périphérique) et en centre-ville de Nantes dans certaines rues encaissées. Ces concentrations élevées en NO2 (supérieur à 40 µg.m-3) concernent en 2010 5 % de la population résidente dans l’agglomération. Le pourcentage de la population exposée aux concentrations en NO2 supérieures à 40 µg.m-3 n’a pas évolué entre 2008 et 2010. Ces risques ne sont pas spécifiques à l’agglomération nantaise mais sont présents plus globalement en milieu urbain à proximité de voies de trafic à fortes circulations et/ou dans des rues très encaissées peu favorables à la dispersion des polluants. Le dépassement de la valeur limite NO2 en moyenne annuelle en proximité automobile a été ainsi constaté sur plusieurs sites de trafic d’autres agglomérations (avenue de la République à Saint-Nazaire ; voie des berges à Angers). Plus largement, 24 agglomérations de plus de 100 000 habitants présentent des sites de trafic dépassant cette valeur réglementaire en 2010.
Concernant les particules PM10, la cartographie du percentile 90.4 présente des concentrations modélisées plus marquées sur le périphérique pouvant approcher la valeur limite réglementaire de 50 µg.m-3 en moyenne journalière. Les résultats de la modélisation en monoxyde de carbone, benzène, ozone, dioxyde de soufre et particule PM2,5 ne présentent pas de dépassement de valeur limite réglementaire en moyenne annuelle et en percentile sur l’agglomération Nantaise.
Enfin, il s’avère que les concentrations en NO2, O3, SO2 et en particules PM10 et PM2,5 sont relativement stables entre 2008 et 2010. En revanche, les concentrations en CO et benzène sont en baisse de respectivement 26 % et 16 % en moyenne en proximité trafic.