11/02/2008
- Air extérieur
La ville de Mayenne, seconde agglomération du département de la Mayenne, ne bénéficie pas de mesures permanentes de la qualité de l’air. Pour l’évaluer, Air Pays de la Loire a conduit en 2007, pendant 7 mois, une campagne de mesures dans son centre ville de mi-février à début septembre.
Les résultats ont mis en évidence des niveaux faibles en moyenne pour les principaux polluants, dioxyde d’azote, poussières fines, dioxyde de soufre et benzène. Une influence ponctuelle de rejets de la fonderie a été constatée sur les niveaux de pointe de poussières fines.
Pendant la période de mesure, les niveaux d’ozone se sont avérés modérés et comparables à ceux enregistrés dans les autres agglomérations de la région.
contexte : des mesures périodiques
Air Pays de la Loire mesure en permanence la qualité de l’air dans les sept principales agglomérations des Pays de la Loire (Nantes, Angers, le Mans, Saint-Nazaire, Laval, Cholet, la Roche-sur-Yon). En complément de ce dispositif fixe et dans le cadre du Programme de Surveillance de la Qualité de l’Air dans les Pays de la Loire, (Argos 2004 – 2009) élaboré par Air Pays de la Loire, une surveillance périodique des villes moyennes est programmée à l’aide de dispositifs mobiles.Cette évaluation répond aux orientations de la loi sur l'Air du 30 décembre 1996 qui impose une couverture de la surveillance sur l'ensemble du territoire.
Avec plus de 13 000 habitants, Mayenne représente la seconde agglomération la plus peuplée du département de Mayenne. En 2007, une campagne de mesure a été programmée du 16 février au 7 septembre 2007. Cette période d’étude permet d’appréhender la qualité de l’air à Mayenne sur une longue période pendant des conditions météorologiques contrastées et notamment l’été propice à la formation d’ozone.
objectifs : évaluer la pollution moyenne à Mayenne
L’objectif est d’évaluer la qualité de l’air moyenne dans le centre ville de Mayenne durant une période suffisamment longue pour appréhender les niveaux de pollution lors de conditions météorologiques contrastées (périodes hivernale et estivale). Cette évaluation se base sur l’étude des indices de qualité de l’air, de la comparaison des niveaux de pollution par rapport aux seuils réglementaires et enfin sur l’origine de la pollution.
moyens : un dispositif de mesure multi-polluants
Afin de répondre aux objectifs fixés, les principaux polluants atmosphériques (ozone, oxydes d’azote, poussières fines, dioxyde de soufre et benzène) ont été mesurés au niveau de la maison des Associations (rue de la visitation). Ce site urbain est localisé de façon à ne pas être soumis à une source déterminée de pollution et ainsi à caractériser la pollution moyenne dans le centre ville de Mayenne.
La campagne de mesure a débutée le 16 février 2007 et s’est achevée le 7 septembre 2007 soit près de 7 mois de mesure. Compte tenu de leur caractère temporaire, ces mesures ne sont pas intégrées au dispositif d’information et d’alerte en service dans les Pays de la Loire [2].
résultats 1 : un indice de qualité de l’air très bon à bon près de huit jours sur dix
L’indice de la qualité de l’air simulé à Mayenne est très bon à bon près de huit jours sur dix. L’indice le plus élevé (indice 7, médiocre) a été enregistré à une seule reprise durant l’été 2007 (le 25 mai 2007) en lien avec une hausse de la pollution par l’ozone généralisée sur l’ensemble de la région. La répartition de la fréquence d’apparition de l’indice de la qualité de l’air à Mayenne est globalement comparable à celle observée à Laval et au Mans. On peut toutefois observer des indices 3 plus fréquents à Laval et une tendance inverse pour les indices 4. Les indices 2 (qualifiant une qualité de l’air très bonne) sont aussi fréquents à Mayenne et Laval (3 %) et quasi inexistants au Mans (0,5 %).
résultats 2 : une pollution primaire (SO2, NO2, PM10 et benzène) faible en moyenne
Globalement les niveaux de pollution en SO2, NO2, benzène et poussières fines (PM10) sont demeurés faibles. Sur la période d’étude, les seuils d’information et d’alerte de la population fixés pour le dioxyde d’azote, le dioxyde de soufre n’ont pas été atteints (niveaux 2 à 15 fois inférieurs aux seuils d’information). L’étude sur le respect des valeurs annuelles nécessite une année complète de mesure. Toutefois par comparaison aux agglomérations disposant de stations permanentes, les risques de dépassement de ces valeurs réglementaires annuelles fixées pour SO2, NO2, PM10 et benzène demeurent faibles en situation de fond à Mayenne. On note des valeurs de dioxyde d’azote et de benzène plus faibles à Mayenne qu’à Laval et au Mans.
résultats 3 : une influence ponctuelle des rejets de la fonderie Mayennaise sur les niveaux de pointe en poussières fines
L’étude des niveaux de pointe en poussières enregistrés montre des maxima horaires plus élevés à Mayenne par comparaison à ceux enregistrés à Laval et au Mans. Ces élévations de poussières apparaissent lorsque le site de mesure se situe sous les vents de nord-est de la fonderie Mayennaise. Ceci suggère alors une influence des rejets de la fonderie Mayennaise sur les teneurs en poussières fines mesurées à la maison des Associations. Cette influence n’est visible que sur les niveaux horaires de pointe. Quinze épisodes d’influence de la fonderie ont été recensés durant la campagne de mesure soit moins de 1 % de la durée totale de l’étude. La durée moyenne de ces épisodes est comprise entre 2 et 3 heures. Au cours de ces épisodes, les rejets de la fonderie contribuent entre 54 % et 84 % de la concentration totale en poussières fines mesurées au niveau de la maison des Associations.
résultats 4 : une pollution par l’ozone modérée
Les conditions météorologiques de l’été 2007 ont été particulièrement peu propices à la formation de l’ozone. Les niveaux d’ozone enregistrés à Mayenne sont comparables à ceux enregistrés dans les autres agglomérations et restent modérés. Aucun dépassement du seuil d’information n’a été enregistré à Mayenne et sur l’ensemble de la région. Toutefois ce risque n’est pas à exclure. En effet durant l’été 2006, 3 épisodes généralisés de pollution par l’ozone ont été enregistrés entraînant la mise en oeuvre de procédures d’information dans les principales agglomérations de la région.
conclusions et perspectives
L’évaluation de la qualité de l’air menée du 16 février au 7 septembre 2007 à Mayenne a permis de mettre en évidence des niveaux en dioxyde de soufre, dioxyde d’azote, poussières fines PM10 et benzène généralement faibles qui ont de fortes chances de respecter la réglementation. La pollution par l’ozone a été modérée compte tenu des conditions météorologiques peu propices à sa formation durant la période d’étude et notamment durant l’été 2007. Des épisodes de pollution par l’ozone dépassant le seuil d’information de la population ne sont toutefois pas à exclure à l’instar des épisodes survenus durant l’été 2006.
L’étude des niveaux de pointe en poussières fines suggère une influence des rejets de la fonderie Mayennaise sur les teneurs mesurées dans le centre ville de Mayenne. Cette influence n’est visible que sur les niveaux horaires de pointe et non sur les niveaux moyens en poussières.
Compte tenu des niveaux d’ozone qui sont susceptibles d’atteindre des niveaux élevés dépassant les valeurs réglementaires, une attention particulière de ce polluant devra être porté dans la ville de Mayenne. Par ailleurs des mesures de poussières après les travaux de mise en conformité de la fonderie Mayennaise permettraient d’évaluer l’impact de la mise aux normes de l’établissement sur les teneurs atmosphériques en poussières dans le centre ville. Des mesures de métaux pourraient compléter ce dispositif.
Cette campagne a été réalisée dans le cadre du programme Argos de surveillance de la qualité de l’air dans les Pays de la Loire. Après adhésion de la ville de Mayenne à Air Pays de la Loire, elle pourrait être renouvelée régulièrement à l’exemple du partenariat entre Air Pays de la Loire et l’agglomération de Saumur.