30/09/2011
- Air extérieur
Air Pays de la Loire a mené une campagne d’évaluation de la qualité de l’air dans la ville de Mayenne en fin d’année 2010. Les niveaux de polluants mesurés ont été faibles à modérés et conformes aux valeurs réglementaires. Des élévations ponctuelles du niveau de particules fines ont été observées en début d’étude. Leur origine n’a pas pu être clairement identifiée. Une nouvelle campagne de mesure programmée au printemps 2011 devrait permettre de compléter ce diagnostic.
contexte : des mesures périodiques
Air Pays de la Loire dispose d’un réseau permanent de surveillance de la qualité de l’air des principales agglomérations des Pays de la Loire (Nantes, Angers, le Mans, Saint-Nazaire, Laval, Cholet, la Roche-sur-Yon). Dans le cadre de son Programme de Surveillance de la Qualité de l’Air, Air Pays de la Loire a choisi de compléter ce dispositif fixe par des campagnes de mesure. A l’aide de dispositifs mobiles, une surveillance périodique de villes moyennes est ainsi régulièrement menée.
C’est dans ce contexte et suite à l’adhésion de la ville de Mayenne à Air Pays de la Loire en 2010 qu’a été entreprise l’évaluation de la qualité de l’air dans l’agglomération Mayennaise en 2010 et 2011. Une première campagne avait été menée en 2007.
En 2010, la campagne de mesure s’est déroulée du 17 septembre au 3 novembre 2010. Elle permet d’appréhender les niveaux de pollution (oxydes d’azote, oxydes de soufre, de l’ozone, des particules fines) en conditions météorologiques automnales dans le centre ville de Mayenne.
objectif : évaluer la qualité de l’air à Mayenne
Comme en 2007, le 1er objectif de cette campagne est d’évaluer la qualité de l’air moyenne dans le centre ville de Mayenne notamment en regard de la réglementation actuelle. Les deux séquences de mesures (automne 2010 et printemps 2011), permettent d’évaluer les niveaux de pollution durant deux périodes présentant des conditions météorologiques contrastées.
Par ailleurs, suite à la campagne menée en 2007 et à la détection de l’influence des émissions de la fonderie Mayennaise sur les niveaux horaires de pointe des particules fines, une attention particulière est portée à l’influence de cet établissement durant cette campagne notamment parce qu’il s’est équipé de nouveaux fours de fusion à induction et de systèmes de dépoussiérage en sortie de cheminée.
moyens : un dispositif de mesure multi-polluants
Afin de répondre aux objectifs fixés, les principaux polluants atmosphériques (ozone, oxydes d’azote, poussières fines, dioxyde de soufre) ont été mesurés au niveau de la maison des Associations (rue de la Visitation). Ce site urbain est localisé de façon à ne pas être soumis à une source déterminée de pollution et ainsi à caractériser la pollution moyenne dans le centre ville de Mayenne.
La 1ère partie de la campagne de mesure s’est déroulée du 17 septembre au 3 novembre 2010. Compte tenu de leur caractère temporaire, ces mesures ne sont pas intégrées au dispositif d’information et d’alerte en service dans les Pays de la Loire [1].
résultats 1 : un indice de qualité de l’air très bon à bon près de huit jours sur dix
Les indices de qualité de l’air permettent de caractériser quotidiennement et de manière simple et globale, la qualité de l’air d’une agglomération urbaine. Il s’agit d’un chiffre compris entre 1 et 10 associé à un qualificatif (de très bon à très mauvais).
Quatre polluants traceurs de la pollution d’origine urbaine sont pris en compte dans le calcul de l’indice de qualité de l’air : le dioxyde de soufre (SO2), le dioxyde d’azote (NO2), l’ozone (O3) et les poussières fines (PM10).
L’indice de qualité de l’air simulé à Mayenne est très bon à bon plus de 90 % du temps. Deux journées caractérisées par un IQA de 2 ont été recensées dans l’agglomération Mayennaise.
Seules deux journées révélant un IQA de 5 ont été enregistrées les 21 et 22 septembre, au tout début de la campagne. Ces épisodes sont à mettre en relation avec des pics ponctuels de très courte durée de la concentration des particules fines. La répartition des IQA de Mayenne est très similaire à celles des indices ATMO de Laval et du Mans. Il est important de préciser que si Laval et le Mans présentent également des épisodes d’IQA de 5 (qualité de l’air moyenne), ces évènements sont à mettre en corrélation avec une hausse des concentrations de NO2 et d’O3. L’élévation du niveau de particules fines observée les 21 et 22 septembre semble donc spécifique à la ville de Mayenne.
résultats 2 : des niveaux de pollution en SO2 et NO2 inférieurs aux seuils d’information
Les niveaux de pollution en dioxyde de soufre et en dioxyde d’azote sont restés faibles sur toute la campagne de mesure, à Mayenne. Les concentrations en SO2 mesurées à Mayenne et au Mans sont comparables. Quant à la pollution en NO2, les niveaux de ce polluant restent plus faibles à Mayenne comparés à Laval et au Mans, en lien avec un trafic automobile et des émissions urbaines moins importants.
Aucun dépassement des seuils d’information et des objectifs de qualité n’a été enregistré (niveaux 2 à 35 fois plus faibles aux seuils d’information). La comparaison entre les niveaux enregistrés à Mayenne et ceux relevés dans des agglomérations disposant de stations permanentes, permet d’estimer un risque faible de dépasser les valeurs réglementaires (valeurs limites et objectifs de qualité) définies sur l’année civile.
résultats 3 : une pollution en O3 faible à modérée
Les conditions automnales étant peu propices à la formation d’ozone du fait d’un faible ensoleillement, les niveaux d’ozone sont restés modérés durant toute la campagne de mesure. Le niveau moyen journalier en O3 est de 46 µg/m3 et est inférieur à celui de 2007 (64 µg/m3), ceci étant principalement dû à la différence des conditions météorologiques. Le maximum horaire mesuré pendant la période a atteint 121 µg/m3 et reste 33 % inférieur au seuil d’information (180 µg/m3).
résultats 4 : une pollution en particules fines en moyenne modérée
Le niveau moyen journalier est de 20 µg/m3 et est comparable à ceux enregistrés à Laval (22 µg/m3) et au Mans (19 µg/m3). La moyenne journalière la plus élevée est de 41 µg/m3, soit presque 2 fois plus faible que le seuil de recommandation de 80 µg/m3 fixé par le Conseil Supérieur d’Hygiène Publique de France. L’évolution temporelle des niveaux journaliers est cohérente entre les 3 villes.
On note par ailleurs qu’aucun épisode de dépassement de la valeur limite journalière de 50 µg/m3 (valeur à ne pas dépasser plus de 35 jours par an) n’a été répertorié durant les 2 mois d’étude.
résultats 5 : des hausses ponctuelles en début de campagne
Des pics de concentration en PM10, de très courte durée, ont été relevés en début de campagne avec un maximum horaire de 193 µg/m3.
L’étude des périodes de fonctionnement de la Fonderie Mayennaise et des directions des vents ne permet pas d’identifier à ce stade l’origine de ces hausses des niveaux des particules fines.
conclusions et perspectives
En 2010, une nouvelle campagne d’évaluation de la qualité de l’air de la ville de Mayenne a été entreprise du 17 septembre au 3 novembre 2010 et a consisté à mesurer les niveaux de SO2, NO2, O3 et des particules fines de PM10.
L’indice de qualité de l’air simulé à Mayenne s’est révélé très bon à bon plus de 90% de cette période de mesure.
Les niveaux de SO2 et de NO2 sont restés inférieurs aux valeurs réglementaires durant la période d’étude. Pour ce qui est des niveaux d’O3, ils sont restés modérés avec une concentration journalière moyenne de 46 µg/m3. Le maximum horaire journalier en O3 reste 33 % inférieur au seuil de recommandation.
Enfin, les niveaux moyens de particules fines PM10 sont globalement faibles avec un niveau journalier plus de 2 fois plus faible que la valeur limite journalière réglementaire de 50 µg/m3 (valeur à ne pas dépasser plus de 35 jours par an). Des pics de concentration de particules fines, de très courte durée, ont été répertoriés les 18, 19, 21 et 22 septembre. En 2007, des élévations des niveaux de pointe en particules fines avaient été observées à Mayenne et avaient été attribuées aux rejets de la fonderie Mayennaise. En 2010, l’étude des périodes de fonctionnement de la fonderie montre que les élévations des teneurs en PM10 des 18 et 19 septembre ne sont pas dues aux émissions de l’établissement. Par ailleurs l’analyse des vitesses de vents des 21 et 22 septembre montre une prédominance de vents faibles (< 2m/s) ne permettant pas de localiser à ce stade, l’origine précise de ces hausses de concentration des PM10.
La poursuite de l’évaluation de la qualité de l’air au printemps 2011 sera susceptible d’apporter des informations complémentaires sur la provenance d’éventuelles hausses de poussières fines.