11/05/2015
- Air extérieur
Air Pays de La Loire a été interpellé en 2013 sur la présence de nombreux poids lourds, rue du stade à Donges, pouvant avoir une incidence sur les niveaux de pollution. L’étude menée à l’automne 2014 ne met pas en évidence de dépassements des seuils pour le NO2, le CO, les particules fines PM10 et SO2. Pour le NO2 seulement, une légère influence du trafic est observée. Pour le SO2, les niveaux sont caractéristiques de ceux de l’environnement de la raffinerie. Il n’apparait pas nécessaire de renouveler l’opération ou mettre en place des actions particulières.
contexte : réponse à une sollicitation de l’Association Dongeoise des Zones à Risques et du PPRT (ADZRP)
Lors de l’assemblée générale d’Air Pays de la Loire, en juin 2013, l’Association Dongeoise des Zones à Risques et du PPRT (ADZRP) a évoqué la présence de nombreux poids lourds sur la rue du stade à Donges potentiellement source de pollution. L’ADZRP est membre d’Air Pays de la Loire depuis l’assemblée générale du 25 juin 2014. Dans ce cadre, une campagne de mesure dans cette rue a été programmée fin 2014.
Les niveaux de pollution en dioxyde d’azote, monoxyde de carbone, particules PM10 et dioxyde de soufre, indicateurs de polluants d’origine urbaine, routière et industrielle ont été mesurés rue du stade à Donges durant une période de 50 jours (du 15 octobre au 3 décembre 2014).
objectifs : évaluation de la qualité de l’air à proximité d’une rue soumise au passage de poids lourds
L’objectif de cette étude est d’évaluer la qualité de l’air au niveau de la rue du stade au regard des normes en vigueur et d’étudier l’évolution temporelle des niveaux de polluants dans l’air. Les résultats sont analysés pour comprendre l’incidence du trafic de la rue sur le niveau de pollution, ainsi que la situation de ce site vis-à-vis du contexte réglementaire.
moyens : des mesures en continu au 63 rue du stade
Cette rue en double sens comptabilise plus de 6 333 véhicules par jour, avec une proportion de 92,5 % véhicules légers et 7,5 % de poids lourds . Cette rue aérée est bordée de pavillons individuels. Du 16 octobre au 3 décembre 2014, un laboratoire mobile pourvu d’analyseurs d’oxydes d’azote, de monoxyde de carbone, de particules PM10 ainsi que de dioxyde de soufre a été installé au numéro 63 de la rue du stade. Ces mesures permettent de traduire l’influence du trafic ainsi que celle de la raffinerie notamment par la mesure du dioxyde de soufre.
Pour évaluer l’influence du trafic et du contexte industriel local sur la qualité de l’air rue du stade, des stations permanentes faisant l’objet de mesures en continu ont été utilisées pour comparer les résultats. Ces stations sont notamment les suivantes :
- la station urbaine Léon Blum à Saint-Nazaire ;
- la station de trafic Victor-Hugo à Nantes ;
- les stations industrielles proches de la raffinerie à Donges : Ampère, Parscau du Plessis et Pasteur.
résultats 1 : des niveaux de pollution inférieurs aux valeurs réglementaires
D’un point de vue réglementaire, pour les polluants suivis lors de la campagne de mesure, aucun ne fait état d’un dépassement du seuil de recommandation et d’information et du seuil d’alerte.
Par ailleurs, le risque de dépassement des valeurs limites et objectifs de qualité sont très faibles pour les 4 polluants suivis dans le cadre de la campagne.
résultats 2 : des teneurs en dioxyde d’azote (NO2) faiblement influencées par le trafic
Les concentrations mesurées rue du stade, en moyenne de 16 µg.m-3 sur la durée de la campagne, sont faibles et comparables au site urbain Léon Blum à Saint-Nazaire (moyenne de 11 µg.m-3) implanté pour caractériser la pollution moyenne du quartier. Plus localement, la comparaison avec le site d’Ampère qui enregistre une concentration en dioxyde d’azote inférieure à celle mesurée rue du stade, en moyenne de 11 µg.m-3, traduit une légère influence du trafic sur la rue et montre des concentrations en dioxyde d’azote rue du stade nettement inférieures à celles mesurées sur le site de trafic Victor-Hugo, implanté en bordure d’une voie très circulée de Nantes, dont la moyenne est de 43 µg.m-3.
Les concentrations en PM10 mesurées rue du stade, en moyenne de 18 µg.m-3 sur la durée de la campagne sont faibles et comparables au site urbain de Léon Blum (moyenne de 17 µg.m-3) et plus localement au site industriel de Parscau du Plessis qui enregistre également une concentration en PM10 moyenne de 17 µg.m-3. Les concentrations en PM10 rue du stade sont inférieures à celles mesurées sur le site de trafic Victor Hugo (moyenne de 25 µg.m-3 sur la durée de la campagne).
résultats 3 : une influence des émissions de la raffinerie sur les teneurs en SO2
Les concentrations en SO2 mesurées rue du stade, en moyenne de 4 µg.m-3 sur la durée de la campagne sont faibles et équivalentes à celles mesurées sur les stations industrielles de Donges : Ampère et Pasteur. Par ailleurs, les élévations de pollution enregistrées rue du stade sont synchrones avec celles mesurées sur les sites de Pasteur et Ampère. Elles se produisent par vents de sud-est lorsque les 3 sites sont sous les vents de la raffinerie (unité de production notamment).
résultats 4 : un contexte de niveau de fond pour le CO
La moyenne 8-horaire observée rue du stade est de 164 µg.m-3 contre 298 µg.m-3 pour le site de trafic Victor-Hugo. Ces concentrations mesurées rue du stade sont faibles et représentatives du niveau de fond.
conclusions et perspectives : une qualité de l’air satisfaisante
Cette campagne de mesures réalisée rue du stade à Donges permet de répondre aux interrogations de l’Association Dongeoise des Zones à Risques et du PPRT (ADZRP) exprimée lors de l’assemblée générale d’Air Pays de la Loire en juin 2013 quant à l’impact du passage des poids lourds.
Les niveaux de pollution en NO2 et PM10 mesurés font principalement état d’un contexte comparable à un site urbain légèrement influencé par le trafic de la rue, sans atteindre les niveaux observés sur un site de trafic dense, tel que Victor-Hugo à Nantes. Par ailleurs, les résultats de cette campagne sont représentatifs du contexte industriel local par la présence de la raffinerie, spécifiquement pour les concentrations en SO2. Les concentrations en CO mesurées lors de cette campagne sont représentatives du niveau de fond.
D’un point de vue réglementaire, pour les polluants suivis lors de la campagne de mesure, aucun ne fait état d’un dépassement du seuil de recommandation et d’information. Par ailleurs, le risque de dépassement des valeurs limites et objectifs de qualité sont très faibles pour les 4 polluants suivis dans le cadre de la campagne.
Compte tenu de la faiblesse des niveaux mesurés dans la rue du stade, il n’apparaît pas nécessaire de renouveler l’opération dans cette rue ni de mettre en place d’actions particulières, sachant que l’influence des émissions de la raffinerie sur les teneurs en SO2 est prise en compte sur les sites industriels notamment de Pasteur et Ampère.