06/07/2016
- Air intérieur
Les mesures de xylènes mettent en avant un impact de l’incident au sein du dortoir de l’école, à proximité du local de stockage de la cuve. Les valeurs mesurées ne sont pas surprenantes compte tenu de l’incident et devraient progressivement diminuer, notamment avec la pose d’une ventilation mécanique contrôlée.
contexte : un incident survenu sur le local de stockage de la cuve à fioul
L’enjeu de cette étude consiste à caractériser la qualité de l’air intérieur au sein de l’école Jeanne d’Arc suite à un incident (débordement après remplissage) survenu sur la cuve de fioul, produit riche en composés carbonés et peu volatil. À ce titre, l’évaluation n’a concerné que l’impact lié à la qualité de l’air intérieur, et non les risques liés au stockage de matières combustibles[1]. La réalisation de ces mesures permet à posteriori de situer la qualité de l’air intérieur vis-à-vis de valeurs guides sanitaires existantes et ainsi d’identifier des actions correctives à mettre en œuvre. Cette évaluation est réalisée par mesure des niveaux de polluants intérieurs (aldéhydes, BTEX, d’indicateurs de confinement (mesure du dioxyde de carbone) et d’indicateurs de confort (température et humidité relative)).
résultats : une qualité de l’air intérieur perturbée par un incident et représentative d’une période inoccupée
Résultats |
Commentaires |
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Paramètres |
Température |
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Témoigne de l’absence des enfants et de l’arrêt du chauffage, avec une humidité relative assez importante dans le dortoir et la classe (64.1 % et 57.2 %) compte tenu de l’inoccupation. Vigilance lors des périodes occupées. |
Humidité relative |
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Dioxyde de carbone |
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Aldéhydes |
Aldéhydes |
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Des concentrations moyennes en dessous des valeurs guides, notamment pour le formaldéhyde. Aucune préconisation spécifique. |
Formaldéhyde |
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BTEX |
Benzène |
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Des concentrations moyennes faibles pour le toluène, l’éthylbenzène et en dessous des valeurs guides pour le benzène. Des concentrations en xylènes au-dessus de la valeur guide européenne, en lien avec l’incident survenu dans le local de stockage de la cuve. |
Toluène |
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Ethylbenzène |
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Xylène |
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conclusions et perspectives : un bilan rassurant après l’incident, mais qui nécessiterait une seconde phase de mesures
Au regard des résultats, la présence de BTEX et notamment de xylènes (COV lourds et peu volatils) en forte proportion dans le dortoir indique une pollution spécifique à l’incident survenu dans le local fioul. Les valeurs mesurées ne sont pas surprenantes compte tenu de l’incident et devraient progressivement diminuer notamment avec les travaux effectués dans le local avec la pose d’une VMC. Plusieurs actions pourraient toutefois être menées pour améliorer la qualité de l’air intérieur de l’établissement :
- améliorer les conditions d’aération des salles en procédant à des ouvertures plus fréquentes des fenêtres durant les périodes d’occupation
- pour le local de stockage de la cuve, s’assurer de la mise en conformité de la ventilation (mesures des débits par un bureau d’étude ou de contrôle) et de la bonne étanchéité de la porte vers le couloir pour éviter un transfert des polluants généré par la mise en dépression du local.
- pour l’établissement, mettre en place une ventilation mécanique contrôlée (VMC) en continu afin d’améliorer le renouvellement d’air et d’extraire l’humidité et les polluants chimiques.
Nous préconiserions enfin la réalisation d’une seconde phase de mesure des paramètres chimiques, hygrothermiques et de confinement lors de périodes occupées (hors vacances scolaires et jours fériés) afin de qualifier le renouvellement d’air de ces locaux, la décroissance des émissions en xylènes suite à l’incident et par conséquent évaluer la qualité de l’air intérieur en fonctionnement nominal de l’école.
[1] Notons que ce rapport ne témoigne pas de la conformité aux arrêtés relatifs aux règles techniques et de sécurité applicables au stockage des produits pétroliers en date du 1er juillet 2004 et du 18 avril 2008.