22/04/2022
- Air extérieur
Cette étude s’inscrit dans la continuité de celles menées depuis 2005, visant à suivre les composés organiques volatils, dont le benzène, autour de la raffinerie TotalEnergies à Donges.
Cette année est particulière du fait de la fermeture de la raffinerie en lien avec la pandémie de covid-19 et le ralentissement économique mondial. Bien que l’activité de production ait été à l’arrêt, le stockage est resté effectif et a pu être à l’origine d’émissions.
Les mesures ont été réalisées sur 9 sites à proximité de la raffinerie. Elles montrent une influence de celle-ci sur son environnement, et se caractérise par des pics ponctuels, principalement de benzène, lorsque les sites de mesure sont sous les vents des installations, ou lorsque le vent est faible et favorise l’accumulation de polluants. Les mesures de l’ensemble des sites montrent toutefois que les concentrations moyennes en benzène restent inférieures à la valeur limite (5 µg/m3 en moy. annuelle). Concernant l’objectif de qualité (2µg/m3 en moy. annuelle), seul le site de la Gare SNCF de Donges est susceptible de le dépasser.
Contexte
Dans le cadre de sa stratégie de surveillance du benzène depuis 2005 dans l’environnement de la raffinerie de Donges, TotalEnergies Raffinage France a sollicité Air Pays de la Loire afin de poursuivre ses mesures en composés organiques volatils. Ces mesures répondent aux exigences de l’arrêté préfectoral 2019/ICPE/016 du 24 janvier 2019.
Les mesures automatiques en benzène, méthane, et composés organiques volatils non méthaniques (COVNM) se sont tenues sur deux sites différents, l’un à la Gare SNCF de Donges, à proximité immédiate de la raffinerie, et l’autre à La Mégretais, situé à 1,5 km de la raffinerie, pour deux périodes d’un mois, en juin et en novembre 2021.
Des mesures par tubes à diffusion passive ont été entreprises sur 9 sites répartis dans l’environnement de Donges, totalisant 4 mois de mesure répartis sur l’année (avril, juin, septembre et novembre).
Arrêt de la raffinerie
Cette campagne revêt un caractère particulier du fait de l’arrêt de la raffinerie tout au long de l’année 2021, en conséquence à la pandémie de covid-19 et la baisse d’activité globale qui en a résulté. Si la production de la raffinerie était à l’arrêt, le stockage s’est toutefois poursuivi. Les concentrations enregistrées sont donc des concentrations non liées au processus de production mais liées aux émanations fugitives des zones de stockage ou de l’unité de production, qui justifient donc la continuité des mesures en 2021.
Mesures automatiques
Benzène
Les niveaux de benzène atteignent en moyenne 2,02 µg/m3 à la Gare SNCF sur 2 mois de mesure (en juin et novembre), ce qui rend possible un dépassement de l’objectif de qualité fixé à 2 µg/m3 en moyenne annuelle. Ces valeurs sont toutefois inférieures à la valeur limite (5 µg/m3 en moyenne annuelle). Le site de La Mégretais enregistre des concentrations 5 fois inférieures à l’objectif de qualité, atteignant 0,37 µg/m3 en moyenne.
L’influence de la zone de stockage Nord a été mise en évidence, à la différence des années antérieures où l’unité de production semblait plus influente. Cela peut s’expliquer par l’arrêt de la raffinerie en 2021 suite à la pandémie de covid-19.
Méthane
La concentration en méthane est similaire sur les 2 sites de mesure, et correspond au bruit de fond de ce gaz à effet de serre facilement mélangé dans l’atmosphère. L’influence de la raffinerie ne peut être démontrée.
COV non méthaniques (COVNM)
La raffinerie a une influence sur les teneurs en COVNM, avec une moyenne de 210 µg éq. C/m3 à la Gare SNCF et 38 µg éq. C/m3 à La Mégretais.
Mesures par tubes passifs
Les mesures de benzène par tubes à diffusion passive sur 9 points de mesure répartis dans l’environnement de Donges, et totalisant 4 mois de mesure, viennent compléter les mesures automatiques qui ont été faites sur 2 mois entiers. Ces mesures viennent corroborer l’influence de la raffinerie dans les concentrations en benzène relevées autour de l’industrie. Cette influence est prépondérante sur le site de la Gare SNCF, de par sa proximité immédiate avec la raffinerie (900 m du centre de la raffinerie), particulièrement des zones de stockage Nord (400 mètres). La concentration sur ce site atteint en moyenne, sur 10 semaines de mesure, 2,28 µg/m3, dépassant ainsi l’objectif de qualité (2 µg/m3 en moyenne annuelle). Les concentrations baissent ensuite rapidement avec l’éloignement de la raffinerie. Aucun des sites ne relève des concentrations supérieures à la valeur de 5 µg/m3.