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Évaluation des niveaux en particules dans l’environnement de Yara France

  • Air extérieur

L’étude des retombées de particules dans l’environnement de YARA France s’inscrit dans un historique de mesures continues à Montoir-de-Bretagne initiée en octobre 2020. En 2022, les concentrations en PM10 et PM2.5 montrent des niveaux homogènes à l’échelle régionale en moyenne annuelle, et un respect des valeurs limites réglementaires à La Camée et Plessis. Seule la journée du 28 mars enregistre un dépassement du seuil d’information pour les PM10 à La Camée.

L’influence de YARA sur les niveaux en particules est visible par pointes horaires lorsque La Camée est spécifiquement sous les vents de la zone d’activité dont YARA fait partie. La contribution spécifique de YARA est plus visible sur les concentrations en PM2,5.
L’influence exclusive de YARA ne peut toutefois pas être établie en 2022 sur les concentrations de nitrate et d’ammonium. Les dépôts de nitrate et d’ammonium sont les plus importants à proximité immédiate de l’usine, mais sont faibles et proches des limites de détection en zone habitée (La Camée, Plessis).

L’ensemble de ces résultats montre une influence de la zone d’activité YARA sur La Camée. La continuité des mesures en 2023 permettra de poursuivre la surveillance des niveaux de particules vis-à-vis des seuils réglementaires, et le dispositif sera renforcé par l’ajout des mesures de PM1.

Contexte et objectifs

L’arrêté préfectoral n° 2019/ICPE/359 du 18 décembre 2019 impose des prescriptions à la surveillance réglementaire de la pollution atmosphérique à la société Yara France sur son site de Montoir-de-Bretagne. Le dispositif de mesure déployé en 2022 s’inscrit dans un historique de mesure initié en 20201, avec des mesures automatiques et permanentes de particules PM10 et PM2.5 sur l’intégralité de l’année, en incluant la spéciation du nitrate et de l’ammonium dans l’environnement de Yara.

Les objectifs de cette étude sont doubles :

  • Évaluer l’exposition de la population aux particules PM10, PM2.5 et au nitrate d’ammonium ;
  • Apprécier l’influence des émissions de Yara sur les concentrations relevées dans la zone.

Moyens

Les zones de retombées maximales issues des émissions de Yara ont été identifiées par modélisation1. Suite à cette étude, des appareils de mesures automatiques ont été installés sur le site de La Camée, zone d’habitation la plus proche de l’industrie Yara (1,5 km). Des mesures automatiques ont également été réalisées à Plessis, à Donges, zone d’habitation plus éloignée de Yara (4,1 km) mais plus régulièrement sous son influence du fait de sa localisation sous les vents dominants de sud-ouest.

La spéciation du nitrate et de l’ammonium a été effectuée par prélèvement sur filtres pour en déterminer les concentrations, et par jauge pour en évaluer les retombées atmosphériques totales, sur plusieurs sites situés entre 210 et 4 100 m de l’établissement de Yara, et à Donges.

Résultats

En termes de réglementation :

  • La valeur limite et l’objectif de qualité annuels ont été respectés pour les PM10 et les PM2.5 en 2022 ;
  • Le seuil d’information pour les PM10 a été dépassé sur le site de La Camée uniquement le 28 mars.

À titre d’information, s’agissant des valeurs guides de l’OMS :

  • La valeur guide annuelle de l’OMS est dépassée pour les PM10 et PM2.5, sur l’ensemble des sites de mesure ;
  • La valeur guide journalière de l’OMS est dépassée à La Camée 5 journées pour les PM10, et 54 journées pour les PM2.5 ;
  • Les autres sites de mesure du réseau de surveillance permanent sont aussi concernés par ces dépassements.

L’ensemble des mesures mises en œuvre a également permis d’évaluer l’influence de la zone de Yara :

  • Pendant 267 heures (soit 3 % du temps) où La Camée est sous l’influence de Yara dans l’année, la surconcentration en PM10 sur ce site est estimée à +4,8 µg/m3 en moyenne horaire par rapport au site de Plessis. Cette surconcentration est attribuable à l’ensemble de la zone industrielle dont Yara fait partie (Sea Invest, EQIOM, Millénis, SAS CETRA granulats et le terminal charbonnier compris) ;
  • La surconcentration en PM2.5 est estimée à +3,5 µg/m3 lorsque La Camée est sous l’influence de l’ensemble de la zone Yara. Les niveaux de PM2.5 y sont plus élevés lorsque l’usine est en fonctionnement que lorsqu’elle est à l’arrêt, suggérant une influence plus spécifique de Yara.
  • Sur le site de Plessis, la surconcentration est inférieure à +1 µg/m3 : l’influence n’est pas significative, confirmant les observations des années précédentes ;
  • La carrière des six-croix a été identifiée comme une autre source d’influence significative dans les teneurs en particules PM10 sur le site de La Camée ;
  • Les concentrations en nitrate et ammonium particulaires ont été mesurés sur 15 jours dans l’année. Sur cette période, l’influence exclusive de Yara ne peut être établie. En moyenne, la surconcentration en nitrate varie de +0,1 à +0,4 µg/m3 lorsque La Camée ou Plessis est sous les vents de Yara, respectivement. La surconcentration moyenne en ammonium est de +0,3 µg/m3 sur le site de La Camée lorsque ce site est sous influence, et nulle lorsque Plessis est sous les vents de l’industrie ;
  • Une décroissance rapide des retombées atmosphériques en ions nitrate et ammonium est observée en fonction de la distance, diminuant de plus de 95 % sur les sites de La Camée et de Plessis par rapport au site de mesure le plus proche de l’industrie, à 210 mètres.

Perspectives

Les mesures permanentes se poursuivent en 2023 afin de comparer les valeurs moyennes annuelles des polluants réglementaires avec les différentes valeurs seuils, et consolider les conclusions établies lors des années précédentes. Le dispositif de surveillance sera renforcé en y ajoutant les mesures de PM1.

 

 

1 Air Pays de la Loire, Evaluation des retombées de particules dans l’environnement de Yara France, Montoir-deBretagne, octobre à décembre 2020, octobre 2021