03/02/2022
- Air extérieur
- Émissions climat
Dans le cadre de leur démarche environnementale, les Aéroports du Grand Ouest ont souhaité disposer d’un inventaire des émissions de gaz à effet de serre et polluants de l’air (particules, oxydes d’azote, COVNM, Hydrocarbure aromatiques polycycliques…) au sol, au sein de la plateforme aéroportuaire de Nantes. Cette étude, réalisée pour l’année de référence 2019, montre que les aéronefs au sol (phase de roulage et APU) sont la source majeure d’émissions. Les engins de piste et les transports routiers sont également des sources importantes.
L’application de l’article 45 de la loi 2015-992 du 17 août 2015 relative à la Transition Énergétique pour la Croissance Verte (LTECV), dont les modalités d’application sont décrites dans le décret n°2016-565 du 10 mai 2016, fait obligation aux aérodromes, dont celui de Nantes, d’établir un programme d’actions dont l’objet est de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de polluants atmosphériques. La loi fixe des objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre de 10 % en 2020 et 20 % en 2025 par rapport à un état des lieux 2010.
Dans le cadre de leur démarche environnementale, s’appuyant sur l’expertise d’Air Pays de la Loire dans le domaine des inventaires des émissions, les Aéroports du Grand Ouest (AGO) ont souhaité disposer d’un inventaire des émissions à l’atmosphère des différentes sources hors aéronefs sur la plateforme aéroportuaire de Nantes afin de compléter leur connaissance de leur impact sur la pollution atmosphérique et leurs émissions de gaz à effet de serre. Cet inventaire a été établi pour l’année civile 2019, l’année 2020 étant atypique du fait de la pandémie du covid-19.
Emissions de gaz à effet de serre (GES)
Les émissions totales de GES des sources au sol hors aéronefs de la zone aéroportuaire en 2019 sont estimées à 2,5 kteq CO2 (soit 0,2 % des émissions de GES des transports de Nantes Métropole en 2018 qui sont de 1 160 kteq CO2).
Les sources majoritaires d’émissions de gaz à effet de serre sont les sources mobiles en particulier :
- les engins de piste (pousseur, escabeaux, cuve à eaux, etc.) représentent 41 % des émissions totales de GES des sources au sol hors aéronefs ;
- le trafic routier en zone publique pour 27 % des émissions totales de GES des sources au sol ;
Concernant les sources fixes, la centrale énergie est responsable de 20 % des émissions totales de GES des sources au sol.
Par rapport aux émissions totales au sol de la zone aéroportuaire (composées de la phase de roulage des aéronefs, les APU et les sources au sol de cette étude), les émissions de GES des sources prises en compte dans cette étude représentent 11 % des émissions de GES totales, les avions au sol étant donc la source majoritaire de ces émissions dans la zone d’étude (cf tableau page 8).
Concernant les émissions de polluants atmosphériques réglementés pour la qualité de l’air
Les sources prépondérantes des émissions de polluants atmosphériques au sol hors aéronefs sont :
- les engins de piste : 60 % des émissions de PM10, 3 % des émissions de COVNM ;
- le trafic routier en zone publique : 29 % des émissions de PM10 ;
- le stockage et la distribution d’hydrocarbures : 83 % des émissions de COVNM.
Les émissions de NOx suivent globalement la même répartition sectorielle que les émissions de PM10.
Perspectives
Cet inventaire met en évidence les secteurs à privilégier dans la réduction des émissions à l’atmosphère que sont les engins de piste, les transports routiers en zone publique, le stockage d’hydrocarbures et la centrale énergie.
Dans ce cadre il est important de rappeler que les émissions des aéronefs au sol restent largement prédominantes par rapport aux émissions hors aéronefs au sol. Les émissions de GES et de polluants atmosphériques généraux des aéronefs au sol représentent entre 85 % et 100 % des émissions prises en compte (en dehors du cas particulier des COVNM dont les sources majoritaires sont le stockage et la distribution de carburants).
Le passage des engins de piste en électricité (équipement 400 Hz) serait un des principaux leviers pour réduire les émissions de la plateforme aéroportuaire. Un nouveau diagnostic pourra être réalisé dans 3 ou 5 ans pour évaluer l’évolution des émissions de GES et de polluants atmosphériques.