05/04/2024
- Air extérieur
Depuis 2009, Aéroports du Grand Ouest, l’exploitant de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique confie à Air Pays de la Loire la surveillance de la qualité de l’air dans son environnement et au sein de celle-ci.
L’étude menée durant le mois de novembre 2023 indique, dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire, une absence d’influence significative des émissions de la plateforme, avec des niveaux de polluants typiques d’une zone périurbaine et de fortes probabilités de respecter les valeurs réglementaires.
Nous observons cette année une influence des activités de la plateforme sur les concentrations en dioxyde d’azote sur quatre des six sites de mesures présents au sein de celle-ci, et sur l'un des six sites pour le benzène.
Dans l'ensemble, les niveaux de NO2 et de benzène relevés cette année sont plus faibles que les années précédentes.
Contexte : une surveillance qui s’inscrit dans la démarche environnementale de Nantes-Atlantique
Depuis 2009, Aéroports du Grand Ouest, l’exploitant de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique confie à Air Pays de la Loire la surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement et au sein de celle-ci.
La campagne cible deux polluants en particulier :
- Le dioxyde d’azote (NO2), produit par la combustion du carburant dans les moteurs d’avion et de voiture ;
- Le benzène (C6H6), marqueur des zones de stockage d’hydrocarbures et émis également par le trafic routier.
Ont également été suivis dans l’environnement de l’aéroport :
- Les niveaux en particules PM10 et PM2.5, qui proviennent principalement de l’agriculture, du chauffage au bois, de l’usure des routes, des carrières et des chantiers ;
- Le dioxyde de soufre (SO2), issu des impuretés soufrées des combustibles fossiles ;
- Le monoxyde de carbone (CO), formé lors de la combustion incomplète de matières organiques et de produits pétroliers ;
- L’ozone (O3), polluant créé par transformation de précurseurs chimiques tel que les Nox (Oxydes d’azote) ou COV (Composés Organiques Volatils) et accélérée par les rayonnements solaires ;
- Le carbone suie ou Black Carbon (BC), qui est produit par les combustions incomplètes d’hydrocarbures ou de biomasse.
La campagne 2023, en s’inscrivant dans un processus annuel de surveillance, a pour objectifs :
- D’évaluer l’influence des activités de Nantes-Atlantique sur la qualité de l’air environnant, en comparant notamment les mesures de la campagne à celles réalisées sur d’autres sites éloignés de la plateforme ;
- D’évaluer l’exposition des riverains et des usagers de l’aéroport à la pollution de l’air en comparant les niveaux de polluants aux valeurs réglementaires et de référence.
Moyens de mesure : un dispositif qui quadrille les alentours de Nantes-Atlantique
Une campagne de mesure sur quatre semaines
La campagne de suivi des polluants s’est déroulée du 23 octobre au 1er décembre 2023. Si la campagne de 2023 s’inscrit dans un contexte de reprise du trafic aérien, le nombre de mouvement durant cette campagne de 2023 est de même ordre qu’enregistré durant la campagne précédente qui s’était déroulée du 31 mai 2022 au 1er juillet 2022 (de l’ordre de 4750 mouvements ; source : DGAC).
Depuis 2009, les campagnes alternent entre l’hiver et l’été.
Deux types de mesure
Les mesures durant la campagne de suivi de polluants comprennent :
- Des tubes à diffusion, aussi appelés « tubes passifs ». Adaptés pour une exposition longue (un jour à plusieurs semaines) et simples à installer, ils peuvent être déployés en grande quantité :
- aux alentours de la plateforme aéroportuaire, 10 sites ont été équipés pour mesurer le NO2 et le benzène, pendant une période de deux semaines (40 tubes),
- au sein même de la plateforme (parking de l’aéroport), 6 sites ont été équipés pour le NO2 et le benzène, pendant les mêmes périodes (40 tubes),
- aux abords de la route départementale D85 qui relie le périphérique à l’aéroport, le NO2 et le benzène ont été suivis pendant quatre périodes d’une semaine (16 tubes),
- Un laboratoire mobile, installé à 500 m au nord de la piste, à la ferme de la Ranjonnière, équipé d’analyseurs automatiques. Il a suivi, en continu du 23 octobre au 1er décembre 2023, les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2), monoxyde de carbone (CO), particules PM10 et PM2.5, l’ozone (O3) ainsi que le carbone suie, selon les mêmes standards métrologiques que le réseau de surveillance d’Air Pays de la Loire.
Résultats : les concentrations respectent les valeurs réglementaires
Le dioxyde d’azote (NO2)
Les concentrations en NO2 mesurées dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire sont de même ordre qu’en environnement urbain et ne montrent pas d’influence particulière de la plateforme.
La probabilité de respecter la valeur limite (40 μg/m3 en moyenne annuelle) est forte.
Au sein de la plateforme, les concentrations sont influencées par les activités de celle-ci sur les sites 13 (zone de stationnement des avions, face au hall 3), 14 (zone de stationnement des avions, face au hall 4), 15 (nord de la piste) et 16 (parking voitures n°2). Les autres sites au sein de la plateforme ont des niveaux de même ordre que dans son environnement et qu’en zone urbaine.
Dans l’ensemble, les concentrations sont près de 40 % plus faibles que la moyenne des concentrations des périodes hivernales des 10 dernières années.
Le benzène
Les concentrations en benzène restent faibles sur l’ensemble des sites durant la période de mesure, avec des valeurs allant de 0,6 μg/m3 à 1,2 μg/m3. Les niveaux restent légèrement en retrait par rapport à la moyenne des années précédentes (-13 %). Par ailleurs, l’influence de la plateforme aéroportuaire n’a pas été démontrée. L’objectif qualité fixé à 2 μg/m3 en moyenne annuelle a une forte probabilité d’être respecté.
Les particules (PM10 et PM2.5) et l’ozone (O3)
Les niveaux de PM10, PM2.5 et en ozone à la ferme de la Ranjonnière sont bien corrélées aux concentrations relevées sur le site urbain du cimetière de la Bouteillerie. Aucune influence de la plateforme aéroportuaire n’a pu être mise en avant durant la campagne de 2023 sur les concentrations de ces trois polluants.
Le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO)
Les niveaux en SO2 et CO sont très faibles et souvent proches ou inférieurs aux limites de détection des analyseurs. Aucune influence de la plateforme aéroportuaire n’a pu être mise en avant.
Le carbone suie (BC)
Les concentrations en carbone suie, à la fois liées à la combustion d’hydrocarbures mais également à la combustion de biomasse sont comparables aux niveaux enregistrés en zone urbaine à Bouteillerie. L’influence de la plateforme aéroportuaire sur les concentrations en carbone suie n’a pas pu être établie.