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Polluants d'intérêt national - évaluation des concentrations en ammoniac, particules ultrafines, carbone suie et en hydrogène sulfuré en 2023

  • Air extérieur

L’ANSES a publié en 2019 un avis relatif à la surveillance de polluants non réglementés dont les effets nocifs sur la santé se confirment avec des niveaux de preuves modérés à forts. L'ANSES recommande de renforcer la surveillance de ces polluants dont font partie les particules ultrafines (PUF), le carbone suie (BC) et les aérosols inorganiques secondaires. 
Cette note, réalisée par Air pays de la Loire, synthétise les niveaux de concentrations retrouvées durant l'année 2023 à Nantes, en milieu de fond urbain, pour les particules ultrafines, le carbone suie et l'ammoniac, précurseur d’aérosols inorganiques secondaires, ainsi qu'à proximité de la raffinerie de Donges pour l'hydrogène sulfuré.

Contexte

L’ANSES a publié en 2019 un avis relatif à la surveillance de polluants non réglementés dont les effets nocifs sur la santé (atteintes respiratoires, cardiovasculaires et décès anticipés) se confirment avec des niveaux de preuves modérés à forts. L’ANSES recommande de renforcer la surveillance de ces polluants dont font partie les particules ultrafines (PUF), le carbone suie (BC) et les aérosols inorganiques secondaires.

Les particules ultrafines (PUF)

Les concentrations en nombre de particules ont été mesurées en milieu urbain à Nantes, au cimetière de la Bouteillerie depuis mars 2022. Elles sont caractérisées par des concentrations moyennes très proches en 2022 et 2023 et comparables à celles enregistrées sur le site urbain de la Chauvinière à Nantes1. La concentration moyenne (5356 part/cm3) reste deux fois plus faible que celle enregistrée sur le site de trafic boulevard des Frères de Goncourt à Nantes2.
Deux hausses des concentrations ont été observées dans le profil journalier des concentrations en période de chauffage, en lien avec le trafic routier et les conditions météorologiques pour le pic du matin et avec le trafic routier et le chauffage le soir. 
En période estivale, les concentrations sont caractérisées par des concentrations plus élevées en journée. L’hypothèse d’une production de particules ultrafines par photochimie peut être alors avancée3.

Le carbone suie (BC)

Les concentrations liées à la combustion d’hydrocarbures sont stables dans la journée et durant l’année et sont comprises entre 0.5 et 1.6 µg/m3.
Les concentrations liées à la combustion de biomasse sont également stables hors saison de chauffe. En revanche, durant la période de chauffage, les concentrations mesurées sont plus élevées, entre 1,4 µg/m3 et 5 µg/m3, avec les valeurs les plus élevées en fin de soirée. Ces concentrations s’expliquent par l’utilisation de chauffage domestique au bois, en particulier par les cheminées à foyer ouverts dont la combustion est peu efficace et favorise la formation de particules.

L’ammoniac (NH3)

Les concentrations en ammoniac sont mesurées en milieu rural en Vendée, à la station de la Tardière, depuis mars 2022.
En 2022, les concentrations moyenne (5.1 µg/m3) et médiane (4.6 µ/m3) en 2022 sont plus élevées que celles enregistrées en 2023 (moyenne de 4 µg/m3 ; médiane de 3.7 µg/m3). Les conditions météorologiques au printemps et l’été 2022 ont été plus propices aux émissions d’ammoniac dans l’air avec des températures atmosphériques plus élevées et des précipitations plus faibles.
Au cours de l’année, ce sont durant les périodes printanière et estivale que l’on mesure les concentrations les plus élevées du fait des périodes d’épandage et des températures plus élevées. 
Les concentrations moyennes et médianes sont comparables en Bretagne et en Pays de la Loire mais plus faibles en Centre-Val-de-Loire en lien avec des activités agricoles émettrices d’ammoniac moins intenses.

L’hydrogène sulfuré (H2S)

Le suivi réalisé depuis 2011 dans l’environnement de la raffinerie TotalEnergies à Donges montre une influence des émissions de la raffinerie sur les concentrations enregistrées rue Pasteur à Donges par vent de sud-est qui placent le site sous les vents de la partie centrale de la raffinerie. Les niveaux en H2S demeurent toutefois faibles avec des concentrations qui n’ont pas dépassées le seuil olfactif de l’OMS (7 µg/m3 en moyenne sur une ½ heure) en 2023 et à une seule reprise en 2022.


1 Air Pays de la Loire : Évaluation des concentrations en particules ultrafines dans les environs de l’aéroport de Nantes-Atlantique, juin 2021 – décembre 2021
2 https://www.airpl.org/rapport/evaluation-des-concentrations-en-particules-ultrafines-dans-les-environs-de-l-aeroport-de-nantes-atlantique-campagne-juillet-2022-juillet-2023
3 Réactions chimiques initiées par le rayonnement solaire et responsables de la formation de certains polluants.