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Qualité de l’air dans l’environnement du centre de traitement et de valorisation des déchets ménagers de Nantes Métropole Alcéa, campagne 2013

  • Air extérieur

Les résultats de cette campagne de surveillance de la qualité de l’air sont proches de ceux des années précédentes. Il n’a pas été noté pendant la période de mesure d’impact significatif des émissions de l’établissement de Nantes Métropole Alcéa sur les niveaux de polluants dans l’air ambiant. Ceux –ci respectent les seuils réglementaires en vigueur.

contexte : surveillance réglementée de l’environnement

Le Centre de traitement et de Valorisation des Déchets du site de la prairie de Mauves traite annuellement 135 000 tonnes de déchets ménagers de l’agglomération nantaise [1]. L’énergie ainsi produite a permis de chauffer 17 000 équivalents logements en 2012.
Depuis 2000, Air Pays de la Loire assure la surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement de cet établissement exploité par la société Valoréna jusqu’au 10 octobre 2012. La délégation de service publique a depuis été accordée à Alcéa.
Les arrêtés préfectoraux du 9 décembre 1998 et du 14 avril 2003 imposent à l’établissement une surveillance annuelle de la qualité de l’air dans son environnement.
Deux types d’indicateurs sont ciblés par ce processus de surveillance :

  •     les polluants atmosphériques, qui comprennent les métaux lourds, le chlorure d’hydrogène et le dioxyde d’azote ;
  •     les retombées atmosphériques, qui contiennent notamment les dioxines et furannes et les métaux lourds.

objectifs : suivi réglementaire de la qualité de l’air et de l’impact des rejets d’Alcéa

La campagne annuelle 2013 de surveillance a pour objectifs :

  •     l’évaluation de la qualité de l’air par rapport aux valeurs réglementaires ;
  •     l’évaluation de l’influence des rejets d’Alcéa sur la qualité de l’air environnant.

moyens : dispositif avec des techniques de mesures normalisées

deux indicateurs de pollution

Le dispositif mis en œuvre par Air Pays de la Loire permet d’appréhender les deux indicateurs de pollution suivants :

  •     les dépôts par la collecte et l’analyse des eaux de pluie ;
  •     les concentrations atmosphériques.

une campagne de mesure de 5 semaines

En 2013, la campagne s’est déroulée du 25 septembre au 30 octobre. Le fonctionnement de l’installation était normal durant cette période.

les polluants mesurés

Les polluants émis par l’incinération des déchets ont été mesurés soit dans l’air, soit dans les eaux de pluie, à l’aide de différentes techniques de collecte et d’analyse normalisées, selon la commande de l’établissement Alcéa :

  •     9 métaux : As, Ni, Cd, Pb, Zn, Cr, Cu, Hg, Mn, analysés dans l’air et dans les eaux de pluie (normes FDT 90-119, NF EN ISO 5961, NF EN 1233, NF EN 1483, NF EN ISO 11-885) ;
  •     l’acide chlorhydrique via la mesure des chlorures analysés dans l’air (INRS 009 – NF ISO 10 304-2) et dans la précipitation (NF EN ISO 10304-2) ;
  •     le dioxyde d’azote mesuré dans l’air (NFX 43-09 ; NFX 43-018) ;
  •     les dioxines et furannes analysés dans les dépôts (secs et humides selon Durif 2001[2] ; US EPA 1613).

3 sites de mesure dans l’environnement d’Alcéa

Implantation des sites de mesure dans l’environnement d'Alcéa
Implantation des sites de mesure dans l’environnement d'Alcéa

2 sites de mesure non influencés par Alcéa pour comparaison

Deux sites de mesure non influencés par les émissions d’Alcéa, le site urbain de la Chauvinière à Nantes et le site rural de la Tardière en Vendée, ont été équipés de collecteurs de précipitation destinés à l’analyse des dioxines et furannes dans les eaux de pluie. Les mesures enregistrées sur ces deux sites non influencés permettent la comparaison des dépôts de dioxines et furannes avec ceux relevés dans l’environnement proche de l’établissement.

Localisation du site de la Chauvinière dans l’agglomération nantaise
Localisation du site de la Chauvinière dans l’agglomération nantaise
Situation de la station de la Tardière en Vendée (Site MERA)
Situation de la station de la Tardière en Vendée (Site MERA)

résultats

un respect des valeurs réglementaires et de référence pour les polluants réglementés

Les niveaux en métaux mesurés dans l’environnement de l’établissement ont de très fortes probabilités de respecter les valeurs cibles que ce soit dans l’air ambiant ou dans les retombées atmosphériques (réglementations allemandes et suisses).

concentrations moyennes en métaux dans l’air ambiant en 2013 dans l’environnement d'Alcéa
Concentrations moyennes en métaux dans l’air ambiant en 2013 dans l’environnement d'Alcéa

Le zinc, comme les années précédentes, et le cuivre sont les métaux majoritaires.
Les niveaux de cuivre sont, en moyenne depuis 2002, plus élevés sur le site de l’usine des eaux. Ces surconcentrations de cuivre pourraient être imputables à la présence de sources parasites situées à proximité du site de mesure de la Régie de l’eau (proximité de transports routiers et ferroviaires) et éventuellement au sein de la Régie (Régie de l’Eau, communication personnelle).
Toutefois, l’analyse de la corrélation entre les concentrations de métaux lourds et le nombre d’heures d’exposition du site sous l’influence de l’établissement n’a pas montré de lien de causalité avéré des émissions d’Alcéa sur les teneurs atmosphériques en métaux.
Les niveaux d’acide chlorhydrique mesurés dans l’environnement d’Alcéa sont par extrapolation à l’année près de 200 fois plus faibles que la valeur limite fixée par la réglementation allemande à 100 µg/m3 (TA Luft, 1986).

pas d’impact décelable des émissions d’Alcéa sur les niveaux de dioxines et furannes

Historique des dépôts de dioxines et furannes dans l’environnement de l’établissement au cours des 10 dernières années
Historique des dépôts de dioxines et furannes dans l’environnement de l’établissement au cours des 10 dernières années

Les niveaux de dioxines et furannes mesurés en 2013 sont faibles (inférieurs à 3 pgITEQ/m2/jour), homogènes sur les 3 sites de mesure potentiellement impactés et comparables à ceux des sites non influencés. L’activité de l’établissement durant la période de mesure n’a donc pas eu d’incidence sur les dépôts de dioxines et furannes dans son environnement.
La concordance des résultats avec l’historique de suivi tend à confirmer cette conclusion.

pas d’impact significatif des émissions de l’établissement sur les niveaux de dioxyde d’azote

La pollution moyenne en dioxyde d’azote mesurée à l’Usine des eaux (16 µg/m3) est sensiblement inférieure à celle enregistrée sur le site urbain du cimetière de la Bouteillerie situé dans le centre-ville de Nantes (18 µg/m3).
L’analyse de l’intensité des niveaux de NO2 mesurés en fonction de la direction des vents indique que l’influence des émissions de l’établissement n’est pas visible sur les concentrations de NO2 dans son environnement durant la campagne de mesure.

Rose de pollution en dioxyde d’azote à l’Usine des Eaux
Rose de pollution en dioxyde d’azote à l’Usine des Eaux

Le maximum horaire en dioxyde d’azote (64 µg/m3) est par ailleurs resté plus de trois fois plus faible que le seuil d’information fixé à 200 µg/m3.

conclusion

Cette campagne de mesure, menée entre le 25 septembre et le 30 octobre 2013, a montré que durant la période de prélèvement, les niveaux des polluants réglementés sont restés nettement inférieurs aux seuils réglementaires ou aux valeurs de référence dans l’environnement du centre de traitement et de valorisation des déchets ménagers de Nantes Métropole Alcéa.
Par ailleurs, quelle que soit la nature du polluant, l’analyse des concentrations mesurées en fonction de l’exposition des sites aux émissions atmosphériques de l’établissement n’indique pas d’impact significatif de son activité à proximité.
La campagne de mesure 2013 n’a donc pas montré d’influence notable des rejets d’Alcéa sur les niveaux des différents polluants ciblés par Air Pays de la Loire.