11/09/2012
- Air extérieur
Les résultats de cette campagne de surveillance de la qualité de l’air sont conformes à ceux des années précédentes, à savoir des niveaux de polluants qui respectent les seuils réglementaires et pas d’impact significatif des émissions de l’établissement sur les concentrations en polluants mesurées.
contexte : surveillance réglementée de l’environnement
Au service de Nantes Métropole, le Centre de traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) Valoréna traite les 2/3 des déchets ménagers de l’agglomération nantaise, soit près de 135 000 tonnes/an [1].
Les arrêtés préfectoraux du 9 décembre 1998 et du 14 avril 2003 imposent à l’établissement une surveillance annuelle de la qualité de l’air dans son environnement.
Dans le cadre de cette surveillance, Air Pays de la Loire réalise depuis 2000, un suivi de la qualité de l’air dans l’environnement de Valoréna. Il consiste en la surveillance par la mesure des polluants atmosphériques suivants : métaux lourds, acide chlorhydrique, dioxyde d'azote. En 2003, ce dispositif a été complété, conformément à l’arrêté préfectoral du 14 avril 2003, par la mesure des dépôts totaux de dioxines et furannes.
objectifs : suivi réglementaire de la qualité de l’air et de l’impact des rejets de Valoréna
La campagne annuelle 2012 de surveillance a pour objectifs :
- l’évaluation de la qualité de l’air par rapport aux valeurs réglementaires ;
- l’évaluation de l’impact des rejets de Valoréna sur la qualité de l’air environnante.
moyens : un dispositif complet aux techniques de mesures normalisées
deux indicateurs de pollution
Le dispositif mis en œuvre par Air Pays de la Loire permet d’appréhender les deux indicateurs de pollution suivants :
- les dépôts par la collecte et l’analyse des eaux de pluie ;
- les concentrations atmosphériques.
une campagne de mesure de 5 semaines
En 2012, la campagne s’est déroulée du 25 avril au 31 mai, avec un fonctionnement nominal de l’établissement.
les polluants mesurés
Les polluants émis par l’incinération des déchets ont été mesurés soit dans l’air, soit dans les eaux de pluie, à l’aide de différentes techniques de collecte et d’analyse normalisées, selon la commande de l’établissement Valoréna :
- 9 métaux : As, Ni, Cd, Pb, Zn, Cr, Cu, Hg, Mn, analysés dans l’air et dans les eaux de pluie (normes FDT 90-119, NF EN ISO 5961, NF EN 1233, NF EN 1483, NF EN ISO 11-885) ;
- l’acide chlorhydrique via la mesure des chlorures analysés dans l’air (INRS 009 – NF ISO 10 304-2) et dans la précipitation (NF EN ISO 10304-2) ;
- le dioxyde d’azote mesuré dans l’air (NFX 43-09 ; NFX 43-018) ;
- les dioxines et furannes analysés dans les dépôts (secs et humides selon Durif 2001 ; US EPA 1613).
3 sites de mesure dans l’environnement de Valoréna
2 sites de mesure non influencés par Valoréna pour comparaison
Deux sites de mesure non influencés par les émissions de Valoréna (site urbain de la Chauvinière à Nantes et site rural de la Tardière en Vendée) ont été équipés de collecteurs de précipitation (collecte et analyse des dioxines et furannes dans les eaux de pluie). Les mesures enregistrées sur ces deux sites non influencés permettent la comparaison des dépôts de dioxines et furannes avec ceux relevés dans l’environnement de l’usine.
résultats
un respect des valeurs réglementaires et de référence pour les polluants réglementés
Les niveaux en polluants réglementés (Arsenic, Cadmium, Plomb, Nickel, Zinc et NO2) mesurés dans l’environnement de Valoréna ont de très fortes chances de respecter les valeurs cibles que ce soit dans l’air ambiant ou dans les retombées atmosphériques (réglementations allemandes et suisses). A titre d’exemple, les concentrations atmosphériques en As, Ni, Cd et Pb mesurées sur les 5 semaines de campagne, demeurent par extrapolation à l’année, plus de 12 fois plus faibles que les valeurs réglementaires.
On observe des niveaux plus élevés en Zn et en Cu sur le site de l’Usine des Eaux. L’analyse de la corrélation entre les concentrations de métaux lourds et le nombre d’heures d’exposition du site sous l’influence de l’établissement n’a pas montré de lien de causalité avéré des rejets de Valoréna sur les teneurs atmosphériques en métaux.
Par ailleurs, les niveaux moyens en As, Cd, Ni et Pb mesurés durant la campagne demeurent plus de 10 fois plus faibles que les valeurs réglementaires annuelles. De ce fait, il y a de très fortes chances qu’elles soient respectées dans l’environnement de l’établissement.
les dépôts de dioxines et furannes : pas d’impact décelable des émissions de Valoréna
Les teneurs totales en équivalent toxique (total I-TEQ), inférieures à 1 pg/kg, sont comparables, sur les sites de l’Usine des Eaux, du Grand Blottereau et du Vieux Doulon. Par ailleurs les niveaux enregistrés sur les 3 sites étudiés en 2012 sont du même ordre de grandeur que ceux mesurés sur le site urbain de la Chauvinière et restent équivalents aux concentrations relevées lors des années précédentes durant lesquelles aucun impact significatif des émissions de Valoréna n’avait été décelé.
Ces résultats ne suggèrent donc pas d’impact significatif des émissions de dioxines et furannes générées par Valoréna, durant la période de prélèvement.
niveaux de dioxyde d’azote : pas d’influence détectable des émissions de Valoréna
La pollution moyenne en NO2 mesurée à l’Usine des eaux (9 µg/m3) est comparable à celle enregistrée sur le site urbain du cimetière de la Bouteillerie à Nantes (10 µg/m3).
Des niveaux plus élevés en NO2 (cf. figure suivante) ont été enregistrés par vent de Nord Est [50-60 N] et de secteur Ouest [90-100°]. Toutefois, du fait de la multiplicité des sources de dioxyde d’azote en milieu urbain il est difficile de conclure définitivement sur une influence avérée des émissions de l’établissement, les niveaux enregistrés restant faibles à modérés et typiques d’une pollution urbaine.
conclusion
Les résultats principaux de cette campagne de mesure, menée entre le 25 avril et le 31 mai 2012 montrent que, dans l’environnement du CTVD de Valoréna, les niveaux en polluants réglementés sont nettement inférieurs aux seuils réglementaires. Par ailleurs, que ce soit dans le cas des retombées ou des polluants atmosphériques, l’étude des concentrations enregistrées en fonction de l’exposition des sites ne montre pas d’impact significatif des émissions de l’établissement.
Pour conclure, la campagne de mesure 2012 n’a pas montré d’influence notable des rejets de Valoréna sur les niveaux des différents polluants ciblés par Air Pays de la Loire.