08/03/2019
- Air extérieur
Air Pays de la Loire a lancé en 2015, en Basse-Loire, avec des associations de riverains, des industriels, des élus et l’appui de la société Osmanthe, un programme de suivi des odeurs visant à diagnostiquer puis, à long terme, à améliorer la situation odorante de plusieurs communes (Donges, Montoir-de-Bretagne, Paimbœuf, Corsept). A l’issue de la 3ème année de veille olfactive, entre mai 2017 et avril 2018, Air Pays de la Loire dresse un bilan de l’évolution des odeurs sur le territoire.
Air Pays de la Loire a lancé en 2015, en Basse-Loire, avec les associations de riverains, les industriels, les élus, et l’appui de la société Osmanthe, un programme de suivi des odeurs visant à diagnostiquer puis, à long terme, à améliorer la situation odorante de plusieurs communes.
15 nez bénévoles ont été recrutés puis formés à la méthode du langage des nez®. Leur travail d’olfaction a permis de :
- objectiver la situation odorante de la zone d’étude ;
- faire un état des lieux des perceptions olfactives sur le territoire de la Basse-Loire ;
- établir des liens entre les sources des odeurs et les observations pour agir avec efficacité au niveau des sites contributeurs.
Deux bilans annuels ont été établis, entre mai 2015 et avril 2016 et entre mai 2016 et avril 2017. Les résultats issus de ces bilans ont été présentés en réunion publique en 2016 et en 2017 et sont accessibles sur le site internet www.airpl.org.
A l’issue de la 3ème année de veille olfactive, entre mai 2017 et avril 2018, Air Pays de la Loire dresse un bilan de l’évolution des odeurs sur le territoire.
Pour renforcer l’équipe de nez bénévoles, 8 nez ont été formés entre juin et juillet 2018, avec notamment des nez au sud de l’estuaire pour avoir une meilleure représentation du paysage odorant dans cette zone. La nouvelle équipe participera à la quatrième année de veille olfactive dans la région Basse-Loire.
les journées odorantes
Grâce au travail régulier et rigoureux des nez la troisième année de veille olfactive, 461 perceptions ont été enregistrées, notamment en décembre 2017 et en avril 2018, représentant 59 % de journées odorantes toutes intensités confondues : une situation intermédiaire par rapport aux années précédentes où 50 % de journées odorantes avaient été enregistrées pour la 2ème année d’olfactions et 64 % la première année (olfactions complémentaires).
les intensités des perceptions
Sur 461 perceptions, 70 % sont de niveau faible ou intermédiaire, contre 82 % l’année précédente.
Une augmentation des odeurs gênantes est constatée par rapport à l’année précédente, avec 30 % d’odeurs gênantes (contre 18 % l’année passée) dont :
- 54 % sont liées à la raffinerie Total (en augmentation de 9 points par rapport à l’année précédente)
- 39 % à Cargill (en baisse de 10 points par rapport à l’année précédente)
- 7 % à d’autres sources.
les notes rencontrées
- soufrées : 48 %, constituant comme l’année précédente le fond odorant de la zone d’étude en lien principalement avec l’activité de la raffinerie (odeurs perçues à faible intensité), en augmentation de 8 points par rapport à l’année précédente ;
- sulfurol : 39 %, représentative de Cargill, stable par rapport à l’année précédente.
- phénolés, pyrogénées : 8 %, dont les origines sont communes à Total et Cargill, ou liées à d’autres sources situées dans la zone, en diminution de 8 points par rapport à l’année précédente ;
- autres : 5 %, pouvant provenir de l’environnement de la Basse Loire (épandage), comprenant 2% de perceptions irritantes pouvant provenir des émissions des industriels dont principalement Yara.
les actions des industriels
Pour poursuivre l’amélioration de la situation odorante sur la zone d’étude, les principaux émetteurs Total et Cargill s’engagent et œuvrent dans la mise en place d’actions correctives à court, moyen et long terme. Total a notamment permis d’identifier la source de 50 % des olfactions d’intensité supérieure ou égale à 6.
Notons notamment au sein de la raffinerie plusieurs actions en cours : la limitation des débits de chargement pour limiter les odeurs au niveau des appontements, l’évaluation des émissions sur les évents du site par caméra infrarouge, le traitement du ballon torche est, la formation de 12 nez en interne (au moins une personne sur chaque groupe opérationnel), la qualification olfactive de 10 produits courants sur le site par la société Osmanthe et l’évaluation de solutions de réduction des émissions olfactives des 10 plus gros émissaires.
Ce programme a également permis à Cargill d’identifier les principales sources d’émission d’odeurs. Cargill a déjà investi dans un premier système de traitement permettant un abattement de 95 % d’une des deux sources au cours de l’année 2016. De nombreuses interventions ont été nécessaires au cours de la 2ème campagne (vidange d’un bassin biologique, ajout d’anneaux rachidiens dans le laveur pour mieux capter les molécules odorantes, ajustement des temps de séjour, des dosages pour le traitement chimique complémentaire), afin d’optimiser le traitement des gaz de l’Extraction qui fonctionne dorénavant de façon stable. Le taux d’abattement effectivement mesuré dépasse les 95 % en 2018. De plus, un nouveau laveur de gaz (système de traitement des odeurs) est fonctionnel depuis mi-avril 2018 pour traiter l’air extrait de l’atelier de Préparation. Notons que 2 à 3 semaines ont été nécessaires pour ajuster les réglages afin que le traitement des gaz soit optimal. Par ailleurs, Cargill envisage de réaliser des mesures à l’émission de sulfurol par un laboratoire spécialisé.
à retenir
La troisième année de veille olfactive a mis en avant plus de journées odorantes (59 %) que la deuxième année (50 %) en lien avec des incidents chez les industriels et une météo plus favorable aux perceptions (plus de vents d’ouest et de sud) la troisième année. Une augmentation des odeurs gênantes (intensité supérieure ou égale à 6) est également constatée : passage de 18 % d’odeurs gênantes à 30 % pour cette troisième année.
Les notes sont plus soufrées (48 %) que l’année passée (40 %).
les perspectives
L’intégration des nouveaux nez bénévoles va permettre d’étendre le réseau de riverains formés à la reconnaissance des odeurs. Il en résultera des olfactions plus denses et plus précises, permettant d’établir un diagnostic fin de la situation et facilitant l’identification des situations industrielles générant des odeurs.
Par ailleurs, compte tenu d’une 3ème année plus odorante que la précédente, l’intégration de nouveaux bénévoles permettra de mieux objectiver la situation.