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Évaluation de la qualité de l'air dans l'environnement de l'aéroport de Nantes-Atlantique, été 2024

  • Air extérieur

Depuis 2009, Aéroports du Grand Ouest confie à Air Pays de la Loire la surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement de l’aéroport Nantes-Atlantique et au sein de celui-ci.
La campagne de mesure menée de septembre à octobre 2024 indique une absence d’influence significative des émissions dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire, sauf pour le dioxyde d’azote où une influence est possible du fait de travaux d’enrobé durant la campagne de mesure. Les niveaux de polluants mesurés sont typiques d’une zone périurbaine, et ont de fortes probabilités de respecter les valeurs réglementaires. Au sein de la plateforme, les mesures mettent en évidence un impact des activités de celle-ci sur les concentrations en dioxyde d’azote. Pour le benzène, les prélèvements réalisés ayant abouti n’ont pas indiqué d’influence significative des activités de la plateforme. Dans l'ensemble, les niveaux de dioxyde d’azote et de benzène relevés cette année sont plus faibles que les années précédentes.

Contexte : une surveillance qui s’inscrit dans la démarche environnementale de Nantes-Atlantique

Depuis 2009, Aéroports du Grand Ouest, l’exploitant de la plateforme aéroportuaire de Nantes-Atlantique confie à Air Pays de la Loire la surveillance de la qualité de l’air dans l’environnement et au sein de celle-ci.
La campagne cible deux polluants en particulier :

  • Le dioxyde d’azote (NO2), produit par la combustion du carburant dans les moteurs d’avion et de voiture.
  • Le benzène (C6H6), marqueur des zones de stockage d’hydrocarbures et émis également par le trafic routier.

Ont également été suivis dans l’environnement de l’aéroport :

  • Les niveaux en particules PM10 et PM2.5, qui proviennent principalement de l’agriculture, du chauffage au bois, de l’usure des routes, des carrières et des chantiers.
  • Le dioxyde de soufre (SO2), issu des impuretés soufrées des combustibles fossiles.
  • Le monoxyde de carbone (CO), formé lors de la combustion incomplète de matières organiques et de produits pétroliers.
  • L’ozone (O3), polluant créé par transformation de précurseurs chimiques tels que les NOx (Oxydes d’azote) ou COV (Composés Organiques Volatils) en présence de rayonnement solaire.
  • Le carbone suie ou Black Carbon (BC), qui est produit par les combustions incomplètes d’hydrocarbures ou de biomasse.

La campagne 2024, en s’inscrivant dans un processus annuel de surveillance, a pour objectifs :

  • D’évaluer l’influence des activités de Nantes-Atlantique sur la qualité de l’air environnant, en comparant notamment les mesures de la campagne à celles réalisées sur d’autres sites éloignés de la plateforme.
  • D’évaluer l’exposition des riverains et des usagers de l’aéroport à la pollution de l’air en comparant les niveaux de polluant aux valeurs réglementaires et de référence.

Moyens de mesure : un dispositif qui quadrille les alentours de Nantes-Atlantique

Une campagne de mesure sur quatre semaines

La campagne de suivi des polluants s’est déroulée du 12 septembre au 9 octobre 2024. Depuis 2009, les campagnes alternent entre l’hiver et l’été.

Deux types de mesure

Les mesures durant la campagne de suivi de polluants comprennent :

  • Des tubes à diffusion, aussi appelés « tubes passifs ». Adaptés pour une exposition longue (un jour à plusieurs semaines) et simples à installer, ils peuvent être déployés en grande quantité :
    • aux alentours de la plateforme aéroportuaire, 10 sites ont été équipés pour mesurer le NO2 et le benzène, pendant une période de deux semaines (40 tubes),
    • au sein même de la plateforme (parking de l’aéroport), 6 sites ont été équipés pour le NO2 et le benzène, pendant les mêmes périodes (40 tubes),
    • aux abords de la route départementale D85 qui relie le périphérique à l’aéroport, le NO2 et le benzène ont été suivis pendant quatre périodes d’une semaine (16 tubes).
  • Un laboratoire mobile, installé à 500 m au nord de la piste, à la ferme de la Ranjonnière, équipé d’analyseurs automatiques. Il a suivi, en continu du 12 septembre au 9 octobre 2024, les concentrations en dioxyde d’azote (NO2), dioxyde de soufre (SO2), monoxyde de carbone (CO), particules PM10 et PM2.5, l’ozone (O3) ainsi que le carbone suie, selon les mêmes standards métrologiques que le réseau de surveillance d’Air Pays de la Loire.

Résultats : les concentrations respectent les valeurs réglementaires

valeurs de référence pour la qualité de l'air

Le dioxyde d’azote (NO2)

Les concentrations en NO2 mesurées dans l’environnement de la plateforme aéroportuaire sont de même ordre qu’en environnement urbain. Dix élévations de concentrations d’une à deux heures, atteignant les 34 μg/m3 en moyenne horaire ont été relevées par vents provenant de la direction de celle-ci. Une influence de la plateforme aéroportuaire sur les concentrations en NO2 mesurées à la Ranjonnière est donc possible. Des travaux d’enrobée ayant eu lieu durant la campagne auraient cependant pu influencer les mesures de NO2.
La probabilité de respecter la valeur limite (40 μg/m3 en moyenne annuelle) est forte.

Le dioxyde d'azote

Au sein de la plateforme, les concentrations sont influencées par les activités de celle-ci sur les 6 sites. Parmi eux, 3 sites sont 60 % plus élevés qu’en milieu urbain (sites n°11, 12 et 15), le site 16 est de même ordre qu’en milieu de trafic routier, et les sites 13 et 14 sont plus élevées qu’en milieu de trafic (+ 11 %).
Seuls les sites 11, 13 et 14 possèdent des concentrations de même ordre ou supérieures à la moyenne des campagnes estivales précédentes.

Le benzène

Sur les 10 sites où l’analyse des prélèvements a été menée à bien, les concentrations en benzène restent faibles durant la période de mesure, avec des valeurs allant de 0,2 μg/m3 à 0,6 μg/m3.
Les niveaux sur les deux dernières semaines de la campagne sont faibles et en retrait par rapport à la moyenne des années précédentes (-66 %). Il n’est pas possible de conclure quant à la première quinzaine du fait du faible nombre d’analyses menées à bien dans cette période.
L’influence de la plateforme aéroportuaire n’a pas été démontrée. L’objectif qualité fixé à 2 μg/m3 en moyenne annuelle a une forte probabilité d’être respecté.

Le benzène

Les particules (PM10 et PM2.5) et l’ozone (O3)

Les niveaux de PM10, PM2.5 et en ozone à la ferme de la Ranjonnière sont bien corrélés aux concentrations relevées sur le site urbain du cimetière de la Bouteillerie. Aucune influence de la plateforme aéroportuaire n’a pu être mise en avant durant la campagne de 2024 sur les concentrations de ces trois polluants.

Les particules PM10, PM2.5 et l'O3

Le dioxyde de soufre (SO2) et le monoxyde de carbone (CO)

Les niveaux en SO2 et CO sont très faibles et souvent proches ou inférieurs aux limites de détection des analyseurs. Aucune influence de la plateforme aéroportuaire n’a pu être mise en avant.

Le SO2 et le CO

Le carbone suie (BC)

Les concentrations en carbone suie, liés à la combustion de biomasse sont comparables aux niveaux enregistrés en zone urbaine à Bouteillerie. Celles relatives à la combustion d’hydrocarbures fossiles sont supérieures à la Ranjonnière qu’à Bouteillerie, et semblent être influencées par la présence du périphérique.
L’influence de la plateforme aéroportuaire sur les concentrations en carbone suie n’a pas pu être établie.

Le Carbone suie

Conclusions : une bonne qualité de l’air caractéristique d’une zone périurbaine