Polluants d'intérêt national - évaluation des concentrations en ammoniac, particules ultrafines, carbone suie et en hydrogène sulfuré en 2022

Contexte

L’ANSES a publié en 2019 un avis relatif à la surveillance de polluants non réglementés dont les effets nocifs sur la santé (atteintes respiratoires, cardiovasculaires et décès anticipés) se confirment avec des niveaux de preuves modérés à forts. L’ANSES recommande de renforcer la surveillance de ces polluants dont font partie les particules ultrafines (PUF), le carbone suie (BC) et les aérosols inorganiques secondaires.

Les particules ultrafines (PUF)

Les concentrations ont été mesurées en milieu urbain à Nantes, au cimetière de la Bouteillerie à partir du 02/03/2022. Elles sont caractérisées par des concentrations moyennes atteignant 5 750 P/cm³. Deux hausses des concentrations ont été observées dans le profil journalier des concentrations en période hivernale, en lien avec le trafic routier pour le pic du matin et avec le trafic routier et le chauffage pour le pic du soir. 
En période estivale, les concentrations sont caractérisées par des concentrations plus élevées en journée, du fait de la photochimie¹.

Le carbone suie (BC)

Les concentrations en carbone suie liées à la combustion d’hydrocarbures et à la combustion de biomasse ont été évaluées à la station de fond urbaine du cimetière de la Bouteillerie à Nantes durant l’année 2022. 
Les concentrations liées à la combustion d’hydrocarbures sont faibles toute l’année (entre 0,4 et 1 µg/m³) et ne varient que peu dans la journée. 
Les concentrations liées à la combustion de biomasse sont également faibles et stables hors saison de chauffe. En revanche durant la période de chauffage, les concentrations mesurées sont plus élevées, entre 1,4 µg/m³ et 5 µg/m³, avec les valeurs les plus élevées en fin de soirée. Ces concentrations s’expliquent notamment par les équipements de chauffage domestique au bois peu efficaces, favorisant la formation de particules (cheminées à foyer ouvert par exemple).

L’ammoniac (NH₃)

Les concentrations en ammoniac ont été mesurées en milieu rural en Vendée, à la station de la Tardière, du 01/03/2022 au 22/11/2022. Elles sont caractérisées par des concentrations moyennes de 5,2 µg/m³. Une hausse des concentrations a été observée dans le profil journalier des concentrations, en lien avec l’augmentation des températures en journée. En journée, les niveaux de concentrations sont plus élevés durant la période estivale qu’au printemps, du fait de la période d’épandages et des températures plus élevées qui favorisent la volatilisation de l’ammoniac.
Le niveau moyen enregistré à la Tardière (5,2 µg/m³) est comparable à celui mesuré sur le site rural de Kergoff en Bretagne (4,8 µg/m³) et plus élevé que le site rural de Oysonville en région Centre Val de Loire (moyenne de 2,8 µg/m³).

L’hydrogène sulfuré (H₂S)

Le suivi réalisé depuis 2011 dans l’environnement de la raffinerie TotalEnergies à Donges montre une influence des émissions de la raffinerie sur les concentrations enregistrées rue Pasteur à Donges par vent de sud-est qui placent le site sous les vents de la partie centrale de la raffinerie. Les niveaux en H₂S demeurent toutefois faibles avec des concentrations qui dépassent le seuil olfactif de l’OMS (7 µg/m³ en moyenne sur une ½ heure) pendant moins de 0,1 % du temps.

Concernant, les émissions d’H₂S liées aux algues, compte tenu du caractère non systématique des échouages d’algues à l’origine de ces émissions sur les côtes ligériennes, il est proposé la mise en place d’un dispositif de surveillance léger basé sur des campagnes de mesure.

¹ Réactions chimiques initiées par le rayonnement solaire et responsables de la formation de certains polluants.