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Évaluation de l’impact de l’aménagement des places Académie et Kennedy à Angers sur la qualité de l’air

  • Air extérieur

ALTER (Anjou Loire Territoire) a sollicité Air Pays de la Loire pour mener une étude de modélisation afin d’évaluer l’impact sur la qualité de l’air des réaménagements des places Kennedy et Académie d’Angers en 2030 (dont la création d’un parking en silo). Les polluants modélisés étaient le NO2, les particules PM10 et PM2.5, le CO et le benzène. Les résultats de l’étude de modélisation montrent que les réaménagements prévus entraîneront une diminution des concentrations de l’ensemble des polluants au sud-ouest de la place de l’Académie, mais une augmentation des concentrations au nord-est de la place. Aucun impact des futurs réaménagements n’est visible pour les concentrations modélisées sur la place Kennedy. Les résultats de l’étude montrent également que la création d'un parking en silo aura un impact limité sur les concentrations modélisées.
Air Pays de la Loire réalisera une campagne de mesure de la qualité de l’air une fois les aménagements effectués afin de compléter l'étude de modélisation.

Contexte

ALTER (Anjou Loire Territoire) a sollicité Air Pays de la Loire pour évaluer l’impact sur la qualité de l’air des travaux de réaménagement des places Kennedy et Académie d’Angers. Le projet de réaménagement consiste en la piétonnisation des parkings autour de la place de l’Académie et de la place Kennedy (voir figure 1 en page 5), la modification des voies sur la place de l’Académie et avenue de la Blancheraie, et la création d’un futur parking en silo de 300 places entre la rue Quatrebarbes et la rue Kellermann avec la création d’une voie routière pour desservir l’entrée et la sortie du parking.
Cette évolution a fait l’objet de questionnements lors de réunions publiques concernant l’impact sur la qualité de l’air, notamment au niveau de l’école de la Blancheraie et des populations situées à proximité du futur parking en silo. Une première campagne de mesure réalisée par Air Pays de la Loire en 2022 a permis d’établir un état des lieux de la qualité de l’air avant le projet d’aménagement1.

Objectifs

L’objectif est d’évaluer l’impact des réaménagements sur la qualité de l’air du quartier et de mettre en perspective les concentrations modélisées au regard des réglementations en vigueur dans l’air ambiant. Pour cela, une étude de modélisation des concentrations des polluants PM10, PM2.5, NO2, CO et benzène (polluants émis par le trafic routier notamment) a été réalisée sur l’année 2030 (année prévue pour un fonctionnement nominal du parking, selon ALTER). Deux scénarios ont été modélisés : un scénario tendanciel (sans les réaménagements) et un scénario avec les futurs réaménagements.

Moyens

L’étude de modélisation pour le scénario tendanciel et le scénario avec les futurs réaménagements a été réalisée à l’aide du logiciel ADMS-Urban. Les émissions du trafic routier ont été calculées à l’aide de la méthodologie COPERT V à travers le logiciel CIRCUL’AIR suivant le parc automobile prospectif 2030 du CITEPA, les caractéristiques des voiries et le trafic routier (fourni par Angers Loire Métropole pour 2027 et considéré pour 2030 dans cette étude). Le même outil a été utilisé pour déterminer les émissions des parkings en utilisant la distance moyenne parcourue, ainsi que les entrées et sorties de chaque parking (projection pour 2030 pour le parking en silo). Les paramètres météorologiques en entrée du modèle proviennent de la station Météo-France d’Angers-Beaucouzé relevés en 2022 pour les deux scénarios modélisés. La pollution de fond projetée de 2030 est également intégrée dans cette étude pour prendre en compte les réactions chimiques atmosphériques. Le phénomène de « rue canyon » a été calculé dans cette étude pour les deux scénarios.

Résultats

Pour l’année 2030, les futurs réaménagements dans le quartier Angers-Kennedy amènent aux résultats suivants :

  • Au sud-ouest de la place de l’Académie, les concentrations modélisées diminuent de -52 % pour le NO2, -27 % pour les PM10, -26 % pour les PM2.5, -12% pour le CO et -13 % pour le benzène. À l’inverse, au nord-est de la place, les concentrations modélisées augmentent de +62 % pour le NO2, +18 % pour les PM10, +17 % pour les PM2.5, +6 % pour le CO et +6 % pour le benzène. Aucun impact des futurs réaménagements n’est visible pour les concentrations modélisées de PM10, PM2.5, NO2, CO et benzène sur la place Kennedy. Les concentrations pour l’ensemble des polluants sauf PM2.5 pour les deux scénarios restent inférieures aux valeurs réglementaires pour la place de l’Académie et la place Kennedy. Les concentrations modélisées de PM2.5 au nord et au sud de la place de l’Académie dépassent l’objectif de qualité aussi bien dans le scénario tendanciel que dans le scénario avec réaménagement.
  • La création du futur parking en silo a un impact qui reste limité pour le NO2, les PM10 et les PM2.5 avec une évolution de +0,1 µg/m3 au niveau de l’école de la Blancheraie. Pour le CO et le benzène, l’évolution n’est pas perceptible. Ainsi, les concentrations modélisées au niveau de l’école restent inférieures aux valeurs réglementaires, et aux valeurs guides de l’OMS à l’exception des particules PM2.5. En effet, les concentrations modélisées de PM2.5 au niveau de l’école de la Blancheraie dépassent la valeur guide aussi bien dans le scénario tendanciel que dans le scénario avec réaménagement. Les concentrations de NO2, PM10 et PM2.5 augmentent respectivement de +2,6 µg/m3, +0,7 µg/m3, et +0,5 µg/m3 au niveau de la futur voie qui desservira le parking en silo. Les concentrations de NO2, de PM10, de PM2.5, de CO et de benzène pour ce nouvel axe restent cependant sous le seuil des valeurs réglementaires pour le scénario avec réaménagement 2030.

Les cartes ci-dessous représentent la différence entre les concentrations modélisées du scénario tendanciel et le scénario avec les futurs réaménagements pour les différents polluants étudiés : 

différence entre les concentrations modélisées du scénario tendanciel et le scénario avec les futurs réaménagements pour les différents polluants étudiés

Conclusions et perspectives

L’impact du futur parking en silo est limité sur les concentrations modélisées de NO2, PM10, PM2.5, CO et benzène pour l’année 2030. Les futurs réaménagements dans le quartier Angers-Kennedy amènent à un report des concentrations entre le sud-ouest et le nord-est de la place de l’Académie. Aucun impact des futurs réaménagements n’est visible pour les concentrations modélisées sur la place Kennedy. Les concentrations pour l’ensemble des polluants sauf PM2.5 pour les deux scénarios restent inférieures aux valeurs réglementaires pour le quartier Angers-Kennedy. Les concentrations modélisées de PM2.5 au nord et au sud de la place de l’Académie dépassent l’objectif de qualité aussi bien dans le scénario tendanciel que dans le scénario avec réaménagement.
Dans le cadre de ce projet de réaménagements à Angers, Air Pays de la Loire réalisera une campagne de mesure de la qualité de l’air en situation après projet pour compléter l’étude par modélisation.

1Qualité de l'air à Angers-Kennedy, état initial, avant projet d’aménagement des places Kennedy et de l’Académie - campagne octobre 2022, Air Pays de la Loire, 2023