Hydrocarbures aromatiques polycycliques : premières mesures dans l'air urbain des Pays de la Loire - campagne hiver 2005 - Angers

les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques en bref

Les Hydrocarbures Aromatiques Polycycliques (HAP) regroupent de nombreux composés organiques formés de plusieurs noyaux benzéniques. Ils sont issus essentiellement de la combustion incomplète de combustibles fossiles ou plus généralement de composés contenant du carbone et de l’hydrogène. Leur présence dans l’air a un double effet environnemental par leur impact direct sur la santé humaine et par leur réactivité avec d’autres composés atmosphériques. En milieu urbain, les principales sources d'HAP dans l’air sont le chauffage résidentiel et le trafic automobile.

trois objectifs principaux

• tester et valider la technique de collecte et d’analyse ;

• évaluer les niveaux d'HAP en milieu urbain pendant une période propice à l’accumulation des polluants (hiver) ;

• étudier l’évolution temporelle des concentrations atmosphériques.

des collectes journalières sur un site urbain

16 HAP mesurés dans la phase particulaire et gazeuse

16 HAP incluant le benzo(a)pyrène et les 6 autres HAP mentionnés dans la directive européenne ont été analysés. Cette sélection a été préconisée par l’Ineris (Institut national de l'environnement industriel et des risques) dans le cadre du groupe de travail national "HAP".

8 collectes journalières durant l'hiver 2005…

Compte tenu de leur présence dans l’air à la fois en phases particulaire et gazeuse et de leur réactivité avec d’autres composés atmosphériques, il était nécessaire de collecter à la fois la phase particulaire (poussières de diamètre inférieur à 10 µm, PM10) et la phase gazeuse. La technique de collecte (pompage sur 24 heures) était conforme aux préconisations de l’Ineris. Les échantillons prélevés ont été analysés en laboratoire par chromatographie gazeuse couplée à un spectromètre de masse.
8 prélèvements ont été réalisés du 21 février au 9 mars 2005. Durant cette période, le temps a été particulièrement froid (température moyenne de 0,6 °C à comparer à la normale de 7°C).

… dans le centre-ville d'Angers

Le site urbain du jardin du musée des Beaux-Arts dans le centre-ville d’Angers a été pourvu d’un collecteur haut débit (30 m³/h) prélevant les phases gazeuse et particulaire des 16 HAP.

une technique de collecte et d’analyse maîtrisée

Les blancs de mesure effectués en laboratoire et sur le terrain ont montré que les différentes opérations de conditionnement, de transport et d’analyse n’engendraient pas de contamination parasite. L'efficacité d'extraction des HAP présents sur les filtres et mousses était conforme aux normes (ISO 12884 et ISO 16362) pour la quasi-totalité des molécules étudiées. Seuls deux HAP (naphtalène, acénaphtalène), compte tenu de leur volatilité, ont présenté des taux d’extraction légèrement inférieurs aux normes.

des niveaux conformes à d’autres études

Les niveaux rencontrés à Angers sont cohérents avec ceux rencontrés dans d’autres villes françaises. Cette comparaison a montré à Angers des teneurs :

• comparables à celles rencontrées sur d’autres sites urbains ;

• inférieures à celles mesurées en proximité automobile.

une évolution temporelle en lien avec la température

Lors des périodes particulièrement froides, nous avons observé une élévation des concentrations en HAP, à mettre en relation avec les émissions d'HAP, notamment du chauffage urbain, plus intenses en période froide.

perspectives

Grâce à ces premières mesures d'HAP dans l’air, Air Pays de la Loire a acquis un nouveau savoir-faire. À l’avenir, Air Pays de la Loire poursuivra sa participation au groupe de travail national "HAP", qui finalise la stratégie de mesurage. Au niveau régional, dans le cadre de son PSQA (Programme de surveillance de la qualité de l'air), Air Pays de la Loire a pour projet de poursuivre des évaluations préliminaires dans différents environnements.