Qualité de l’air dans l’environnement du Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets Valoréna, campagne 2010

contexte : une surveillance réglementée de l’environnement

Les arrêtés préfectoraux du 9 décembre 1998 et du 14 avril 2003 imposent à l’exploitant du Centre de Traitement et de Valorisation des Déchets (CTVD) Valoréna à Nantes une surveillance annuelle de la qualité de l’air dans son environnement.
Depuis 2000, Air Pays de la Loire, réalise cette surveillance par la mesure des polluants atmosphériques suivants : métaux lourds, acide chlorhydrique, dioxyde d'azote. En 2003, ce dispositif a été complété, conformément à l’arrêté préfectoral du 14 avril 2003, par la mesure des dépôts totaux de dioxines et furannes.

objectifs : suivi réglementaire et évaluation de l’impact de Valoréna

deux indicateurs de pollution mesurés
Le dispositif mis en œuvre par Air Pays de la Loire permet d’appréhender deux indicateurs de la pollution :

•  les dépôts par la collecte et l’analyse des eaux de pluie ;
•  les concentrations atmosphériques.

moyens : un dispositif complet aux techniques de mesures normalisées

Deux indicateurs de pollution mesurés

Le dispositif mis en œuvre par Air Pays de la Loire permet d’appréhender deux indicateurs de la pollution :

•  les dépôts par la collecte et l’analyse des eaux de pluie ;
•  les concentrations atmosphériques.

Une campagne de mesure de 5 semaines
La campagne s’est déroulée du 6 mai au 9 juin 2010. Durant cette période, le fonctionnement de l’usine a été nominal.

Les polluants mesurés
Les polluants suivants émis par l’incinération des déchets ont été mesurés soit dans l’air, soit dans les eaux de pluie, à l’aide de différentes techniques de collecte et d’analyse normalisées, selon la commande passée par l’établissement Valoréna :

•  9 métaux : As, Ni, Cd, Pb, Zn, Cr, Cu, Hg, Mn, analysés dans l’air et dans les eaux de pluie (normes FDT 90-119, NF EN ISO 5961, NF EN 1233, NF EN 1483, NF EN ISO 11-885) ;
•  l’acide chlorhydrique via la mesure des chlorures analysés dans l’air (INRS 009 – NF ISO 10 304-2) et dans la précipitation (NF EN ISO 10304-2) ;
•  le dioxyde d’azote mesurés dans l’air (NFX 43-09 ; NFX 43-018) ;
•  les dioxines et furannes analysés dans les dépôts (secs et humides selon Durif 2001 ; US EPA 1613).

3 sites de mesure dans l’environnement de Valoréna

2 sites de mesure non influencés par Valoréna pour comparaison

Deux sites de mesure non influencés par les rejets de Valoréna (site urbain de la Chauvinière à Nantes et site rural de la Tardière en Vendée) ont été dotés de collecteurs de précipitation permettant la collecte et l’analyse des dioxines et furannes dans les eaux de pluie. Les mesures enregistrées sur ces deux sites non influencés permettent la comparaison des dépôts de dioxines et furannes avec ceux relevés dans l’environnement de l’usine.

résultats

Les dépôts de dioxines et furannes : pas d’impact décelable des émissions de Valoréna
Le graphique ci-dessous présente l’évolution des niveaux des dépôts de dioxines et furannes, dont 17 congénères toxiques, collectés sur les 5 sites de mesure présentés précédemment, au cours des 8 dernières années :

D’après ce graphique, les niveaux de dioxine et furannes enregistrés en 2010 sont comparables à ceux relevés en 2009. En effet, les niveaux mesurés, similaires sur les 3 sites de mesure situés dans l’environnement immédiat de Valoréna, sont en moyenne de l’ordre de 1,5 pg I-TEQ/m²/j et sont dans la gamme des niveaux habituellement enregistrés par les AASQA lors de campagnes de surveillance de qualité de l’air dans l’environnement d’usines d’incinération mises aux normes. D’ailleurs, les niveaux relevés sur les sites de La Chauvinière et de La Tardière, non influencés par le CTVD, sont similaires avec une moyenne identique de 1,5 pg I-TEQ/m²/j. En conclusion les dépôts restent faibles en 2010. Par ailleurs, compte tenu de l’homogénéité des niveaux relevés sur les différents sites de mesure, ces résultats ne montrent pas d’impact significatif des émissions de dioxines et furannes générées par Valoréna, durant la période de prélèvement.

Les métaux lourds dans l’air : des niveaux inférieurs aux valeurs cibles européennes
Les concentrations moyennes des métaux lourds relevées sur les sites de mesures de l’Usine des Eaux, du Grand Blottereau et du Vieux Doulon, sont exposées sur le graphique suivant :

Remarque : Les concentrations de mercure Hg relevées lors de la campagne de mesure et inférieures à la limite de quantification, ne sont pas représentées sur le graphique précédent.

D’après ces mesures, les métaux relevés dans l’air se répartissent en trois classes de concentration :

• un élément majoritaire : Zn, dont les concentrations sont supérieures à 15 ng/m³ sur les trois sites de mesure ;
•  trois éléments mineurs : Cu, Mn, et Pb, dont la gamme des concentrations s’étend de 3 à 10 ng/m³ ;
•  cinq éléments détectés à l’état de trace : Hg, As, Cd, Cr, et Ni, dont les concentrations sont inférieures à 2 ng/m³.

Cette classification est similaire à celle enregistrée en 2009 [12].

Comparaison aux normes
En comparant les concentrations de métaux mesurées pendant les 5 semaines, aux valeurs cibles annuelles fixées dans la directive 2004/107/CE de l’Union Européenne, il est vraisemblable que les seuils soient respectés dans l’environnement de Valoréna.

Niveaux de dioxyde d’azote : pas d’influence détectable des émissions de Valoréna
Des mesures de NO₂ ont été réalisées sur le site de l’Usine des Eaux. Sur toute la campagne de mesure, les maximas horaires enregistrés sont près de 4 fois inférieurs au seuil d’information et de recommandation de 200 µg/m³ (moyenne horaire). L’étude de la rose de pollution ne montre aucun impact décelable des émissions de l’établissement de Valoréna sur les concentrations en NO₂ dans son environnement.

conclusions

Les résultats principaux de cette campagne de mesure, déroulée du 6 mai au 9 juin 2010 montrent que, dans l’environnement du CTVD de Valoréna, les niveaux en polluants réglementés sont nettement inférieurs aux seuils réglementaires. Par ailleurs les niveaux relevés ne montrent aucun impact significatif des émissions du CTVD, qu’il s’agisse des retombées ou des polluants atmosphériques dans l’air.En conclusion, cette campagne de 2010 ne montre pas d’influence mesurable des rejets de Valoréna sur les niveaux des différents polluants ciblés par Air Pays de la Loire. Ceux-ci sont en effet comparables à ceux enregistrés sur d’autres quartiers de l’agglomération nantaise.